Le grand goulet dans le cursus scolaire cette année, notamment en première année moyenne, engendrée par la convergence des classes de 5e et 6e année fondamentale de l'année dernière, était attendu depuis 2003, date de l'entrée en vigueur de la réforme scolaire. Ce n'est donc pas une fatalité. Il y a lieu de se demander pourquoi avoir attendu la dernière minute et pourquoi mettre en œuvre des programmes alors que les conditions matérielles ou les infrastructures ne sont pas prêtes. Des questions que se pose en tout cas tout le monde ! Pour Kaci, un enseignant de Sidi Aïch et syndicaliste du SETE de Béjaïa, il est clair que «tout se gère par des improvisations, rien n'est planifié, sinon comment expliquer que, pour une réforme lancée il y a cinq années, on n'a pas prévu des classes facultatives suffisantes ou un nombre conséquent de nouveaux CEM». À Béjaïa, on a construit depuis ces cinq dernières années, en tout et pour tout, 10 nouveaux CEM, dont sept ont déjà été réceptionnés alors que les trois prévus pour cette année ne le sont toujours pas. A titre d'exemple, les travaux de celui de Beni Ksila n'en sont qu'à 60% d'après les syndicalistes du SETE. La solution envisagée, cependant, pour résorber cette crise, c'est le renforcement des CEM existants disposant d'une assiette de terrain suffisante par la construction de quatre nouvelles classes. Mais pour la majorité des collèges, notamment ceux implantés dans les centres urbains, ils n'en ont pas assez. Que faire alors ? Certains préconisent l'annexion des écoles primaires fermées ces dernières années, en plus des 27 qui le seront prochainement, aux CEM existants. Mais il s'avère que celles-ci se trouvent en général dans des villages ruraux, donc éloignées de ces établissements. De surcroît, elles ne sont pas aménagées pour l'enseignement moyen. Surtout quand on sait que même les écoles des grands centres urbains souffrent de la surcharge de salles. Une surcharge engendrée par le fléau de l'exode rural de ces dernières années. La réforme de l'enseignement a eu des répercussions sur les infrastructures, mais aussi sur le personnel enseignant. Ainsi, 368 enseignants du primaire se sont retrouvés du jour au lendemain sans poste de travail, certains étaient en poste depuis vingt ans. Parmi eux, 140 PCEF sont mutés dans les CEM, 60 autres le seront prochainement. A Béjaïa, en plus de tous ces problèmes attendus cette année au niveau national, la direction de l'éducation de la wilaya était complètement déstructurée à la veille de la rentrée. Le secrétaire général n'a été installé que le mercredi 10 septembre, les chefs de service partis en retraite ou mutés n'ont pas été remplacés à temps. Jusqu'à présent, ce sont des intérimaires qui assurent cette fonction. La directrice, qui, paraît-il, était en mission à l'étranger, n'a rejoint son poste que tardivement… Bref, la rentrée scolaire de cette année est complètement perturbée. Et comme c'est le Ramadhan, les problèmes seront examinés après l'Aïd.