De notre correspondant à Béjaïa Nacer Aksel Le camping «sauvage» consiste à apporter sa tente et l'installer où cela vous chante ! Cette pratique ou ce mode de campement n'est, en réalité, qu'un vague souvenir. Même si l'on remarque, ces derniers temps, un léger rebondissement, notamment dans certaines contrées de la wilaya, il est loin de trouver l'ampleur qu'il avait jadis. Car, c'est vraiment la chasse aux sorcières que pratiquent les services de sécurité. Ce mode, qui était à l'origine une invention de voyageurs, de vagabonds, de gitans, de Beni Aandas (tribu arabe nomade pratiquant le concassage de pierres) est devenu, au fil des années, l'option préférée des étudiants, des amoureux de la nature, des explorateurs scientifiques en général… mais aussi des couples qu'on refuse dans des camps familiaux, des célibataires, etc. On ne sait pas à quelle période la mode du camping a fait son apparition dans la wilaya de Béjaïa. Néanmoins, les scouts l'ont depuis longtemps et toujours pratiqué, comme ceux d'El Kseur. Il était, avant l'an 1994, date où s'est produit le premier accrochage dans la région de Melbou, plus répandu dans la wilaya. On distingue deux formes distinctes de ce genre de camping. Le premier est entièrement libre. Il est surtout répandu sur la côte ouest et s'explique par l'éloignement des institutions de l'État de ces contrées mais aussi de l'absence jadis de réseaux électriques et d'eau potable. Le second, bien qu'il ne bénéficie d'aucun aménagement préalable du terrain ou de droit d'accès à l'eau potable ou au réseau électrique, est tout de même soumis au payement d'une petite redevance pour l'APC moyennant la location de la surface à occuper et d'une autorisation délivrée par les services de sécurité de la localité. Ce dernier est plus fréquent dans les localités de Souk El Tenine et d'Aokas sous les eucalyptus. Si cette dernière formule a complètement disparu les premières années de la violence, à savoir durant les années 1994, 1995 et 1996, elle n'a pas tardé à réapparaître, suite à la pression de la forte demande d'hébergement des estivants qui se sont rabattus presque au niveau national sur les côtes de Béjaïa, vers les années 1997 et 1998. Les autorités ont fini par faire une concession en l'admettant, en l'accordant notamment pour les associations et les organisations sociales. Le choix du camping sauvage, si, pour la majorité des estivants, c'est, a priori, une question d'économie, pour d'autres, c'est une question de liberté et de tranquillité qu'on ne trouve pas souvent dans des camps collectifs.