Aucun plan de sauvetage n'est «sur la table» pour venir en aide à l'Espagne, l'Italie et Chypre, trois pays de la zone euro sous la pression croissante des marchés et des agences de notation, a affirmé hier la Commission européenne. «La question d'un sauvetage n'est certainement pas sur la table, ce n'est pas une question qui est discutée», a soutenu la porte-parole du commissaire aux Services financiers, Chantal Hugues, en réponse à des questions sur l'Espagne et l'Italie lors d'un point de presse. «Ce qui est important, c'est que les autorités prennent les mesures nécessaires en matière de consolidation fiscale. Nous sommes confiants» sur ce point, a-t-elle ajouté, estimant que la situation n'a pas «changé dans les derniers jours», ni à Madrid, ni à Rome. En dépit de la hausse des coûts d'emprunts, l'Espagne et l'Italie se «sont engagées à payer la prochaine tranche d'aide à la Grèce», qui doit être versée mi-septembre, a rappelé la porte-parole, alors que des rumeurs circulaient récemment sur la non-participation de certains pays. «Un mécanisme est prévu pour compenser le renchérissement du coût du crédit» et permettre à ces pays de participer, comme prévu, au plan d'aide en faveur de la Grèce, a-t-elle précisé. «Les rumeurs disant que certains pays ne paieront pas sont non fondées», a-t-elle affirmé. Les taux des obligations espagnoles et italiennes à 10 ans ont atteint hier matin de nouveaux plus hauts depuis la création de la zone euro, les investisseurs craignant que le problème de la dette en zone euro n'empire à cause d'un ralentissement de la croissance économique. Face à cette situation, le comité de stabilité financière italien, composé des plus hautes autorités économiques du pays, devait se réunir mardi après-midi. En Espagne, le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero a fait savoir hier qu'il retardait ses vacances pour surveiller la situation économique. «Nous regardons les développements sur les marchés mais ils se font leur propre avis», a ajouté la porte-parole de la Commission européenne. Interrogée sur la situation de Chypre, qui a vu sa note abaissée consécutivement par Standard & Poor's et Moody's, elle a affirmé qu'il n'était «pas question d'un plan d'aide», sachant que le pays est «déterminé à faire le nécessaire en matière de consolidation fiscale». Lundi, la plus grande banque commerciale de Chypre, Bank of Cyprus, avait appelé le gouvernement de Nicosie à prendre rapidement des mesures pour éviter de demander à Bruxelles un plan de sauvetage financier.