Le football algérien, entré de plain-pied dans l'ère du professionnalisme en 2010, continue à subir les contrecoups d'un système de formation inefficient au niveau des clubs, au moment où l'instance fédérale tente, bon an mal an, de trouver les moyens appropriés pour vaincre cette problématique. Sport numéro un par excellence en Algérie, le football peine à s'élever au rang escompté, en témoignent notamment les derniers résultats enregistrés par la majorité des sélections nationales et des clubs dans les différentes compétitions nationales. Pour la Fédération algérienne (FAF), il ne fait pas de doute : la relance du football doit inéluctablement passer par la mise en place, au niveau des clubs, d'un système de formation adéquat, conforme aux normes professionnelles. «La renaissance du football algérien passe obligatoirement par la mise en place d'une politique de formation bien définie au sein des clubs», a affirmé à l'APS, Boualem Laroum, directeur de la formation et du recyclage des entraîneurs au niveau de la Direction technique nationale (DTN). Cette réalité préoccupe au plus haut point les responsables du football algérien, qui demeurent cependant conscients que beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine. «Certes, en Algérie on a créé deux championnats professionnels (Ligues 1 et 2) depuis la saison dernière, mais on continue toujours à reléguer le volet de la formation au second plan. Pourtant, il est bien stipulé dans le cahier des charges établi par la tutelle, que les clubs professionnels sont dans l'obligation d'accorder à la formation un intérêt particulier», a ajouté Laroum. Justement, à la Direction technique nationale, l'on ne lésine pas sur les efforts pour aider les clubs à s'offrir des encadreurs techniques de qualité, à même de donner aux jeunes la meilleure formation possible. «Nous sommes en train d'organiser des stages de recyclage et de formation au profit des entraîneurs. Les clubs sont appelés à en profiter pour doter leurs équipes de jeunes d'encadrements techniques qualifiés, car jusque-là, nous avons constaté que la politique suivie en matière de formation dans la majorité des clubs n'est pas juste», explique-t-il encore. Le directeur de la formation au niveau de la DTN, et pour étayer ses dires, cite l'exemple de l'équipe juniors du CR Belouizdad qui a dominé le championnat de sa catégorie durant les dernières saisons, mais sans pour autant que ses joueurs ne parviennent par la suite à s'imposer au sein de l'équipe première. «Cela est dû, selon lui, à la manière avec laquelle ces jeunes ont été formés, une manière qui n'est pas faite sur des bases justes». Voilà donc qui justifierait la tendance des présidents de club à opter pour des recrutements à coup de milliards de centimes, refusant dans le même temps, de faire confiance à leurs joueurs issus des jeunes catégories. Ce n'est pas par hasard, d'ailleurs, que les sélections algériennes des jeunes catégories se fassent éliminer souvent dès le premier tour des éliminatoires africaines. La dernière participation, par exemple, d'une sélection juniors à une phase finale de la Coupe d'Afrique de sa catégorie, remonte à 1979, suivie à l'époque par une qualification au Mondial de Tokyo. Les cadets, eux, ont attendu que l'Algérie accueille la phase finale de la CAN 2009 pour prendre part, et pour la première fois de leur histoire, à cette épreuve, conclue par une deuxième place qui leur a permis de participer au Mondial au Nigeria.