Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani A près d'un mois de l'université d'été que compte tenir le FLN les 7, 8 et 9 septembre prochain à Annaba, la maison FLN dans cette ville de l'Est est au bord de l'implosion, et des affrontements entre les 3 factions rivales se disputant la mouhafada ne sont pas à écarter. En effet, la dissidence menée par Med Chérif Bendjedid, maire d'El Hadjar, vient de rendre public un communiqué dont le ton mi-figue mi-raisin n'est pas pour détendre le climat délétère qui règne au niveau de la sphère FLN à Annaba. «Nous représentons la légitimité et sommes les seuls habilités à organiser l'université d'été du FLN. Toute tentative de marginalisation ou d'affaiblissement de la commission équivaudrait à une volonté flagrante de faire échouer cet important rendez-vous pour le parti», est-il notamment rapporté par le communiqué adressé au secrétaire général du FLN. Cette dernière phrase «passe-partout» donne lieu à bien des interprétations qui pourraient donner matière à réfléchir à la direction du FLN. Plus loin, le communiqué avertit que tout parti pris au profit du sénateur-mouhafad déchu, M. Med Salah Zitouni, serait un suicide politique qui n'est dans l'intérêt de personne dans cette wilaya «frontiste». Le document, qui rappelle que la direction politique n'a pas réglé à ce jour les différends qui opposent les différentes factions se disputant le leadership de la mouhafada de Annaba, termine toutefois sur une note d'espoir en insistant sur la réconciliation sous l'égide du secrétaire général «pour que le parti puisse dépasser ces querelles et aller de l'avant», est-il souligné. Côté Zitouni, on affirme que le mouhafad déchu et le bureau de la mouhafada représentent la légitimité et que ce sont ces 2 instances auxquelles revient statutairement l'organisation de l'université d'été. Dans le cas contraire, ce serait une transgression des statuts et du règlement intérieur du parti et ce sera la porte ouverte à tous les dépassements ; ce qui n'est dans l'intérêt de personne. Les partisans de Zitouni, qui ont repris par la force le siège de la mouhafada il y a 2 mois, ne sont pas prêts à lâcher du lest et comptent s'opposer à toute initiative qui les exclurait de cette rencontre. L'autre clan, celui des redresseurs affiliés à l'aile Goudjil, s'organise et affûte ses armes ; il observe la scène locale et suit les développements de la situation. Ce qui est sûr, c'est que cette faction aura son mot à dire le jour J puisque l'on rapporte que ses militants ne vont pas se laisser faire et comptent participer coûte que coûte à cette rencontre, dussent-ils en empêcher la tenue si d'aventure ils en sont exclus.Ce que n'arrivent pas à comprendre les militants toutes tendances confondues est le choix de la ville de Annaba pour abriter cette université d'été. Un choix que l'on juge imprudent et aventureux dans la mesure où dans cette ville la dissidence est très forte (avec 19 kasmas et 9 présidents d'APC sur les 11 que compte Annaba), une dissidence qui pourrait faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre. Alors que la situation est au bord de l'explosion dans cette ville, on décide en haut lieu d'y organiser l'université d'été. Ces affrontements entre frères ennemis pour le contrôle du FLN à Annaba sont l'expression sur le terrain, au niveau de la base, des rivalités et des dissensions au somment qui secouent le vieux parti qui gère depuis quelque temps une vague de protestations dans presque toutes les wilayas du pays.