Photo : Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La première semaine du Ramadhan a vu le défilement des malades chroniques (hypertendus et diabétiques) au service médical des urgences au CHU. C'est le premier constat qui s'illustre et cela devient une tradition, de l'avis des médecins. «Ce genre de patients se trouvent un peu déséquilibrés en début du jeûne. Il leur faut un temps pour s'accommoder à leur traitement en le répartissant logiquement sur les horaires. Cette prescription concerne évidemment les patients qui font carême sur avis médical», explique un résident assurant la garde de nuit au niveau du l'hôpital Ibn Badis. Pour notre interlocuteur cette soirée de jeudi soir demeure calme avec une fréquence d'un malade par demi-heure au-delà de 23 heures. Alors que les premières heures succédant au f'tour le rush s'accentue dans les pavillons des urgences (médicales, chirurgicales et viscérales). Cela étant expliqué par le fait que les pathologies chroniques s'éveillent une fois l'abstinence est rompue démesurément en mangeant sans retenue. «Les personnes souffrant de colopathies, d'épigastralgie… sont ainsi pris de malaises aigus qui les poussent à rejoindre sans attendre le CHU», explique un médecin du service viscéral. Les urgences ne sont pas sollicitées uniquement en soirée. Avant la rupture du jeûne, on y accueille des cas de traumatismes issus des accidents et des rixes entre des personnes surexcitées. En matière de radiologie, contrairement aux dernières années où les malades s'entassaient pour un rayon X, les choses se sont nettement améliorées dès lors que les deux unités implantées fonctionnent. Même le scanner est opérationnel, au grand bonheur de cette famille dont la fille en bas âge, tombée sur la tête, avait besoin. Cependant, les latences du staff médical activant la nuit demeurent déplorables, selon de médecins. «Il faut que le personnel soit ponctuel. Certains prennent leur f'tour en un quart d'heure tandis que d'autres y mettent une heure. Des retards qui ne font que rallonger la file d'attente au niveau des services», reconnaît un urgentiste. Quoi qu'il en soit, tous les malades concernés par des soins d'urgences ne se font pas trop trainer. Ils sont pris en charge convenablement avec les moyens du bord, atteste cette fois ci un interne. En ce qui concerne la fréquence de travail lors de cette première dizaine du mois sacré, elle ne souffre d'aucune baisse de régime. A cet effet, témoignera un docteur : «On a l'impression qu'en période de Ramadhan, le travail enregistre un léger fléchissement. Cependant, cette impression n'est pas permise en milieu médical. La santé de la personne passe avant tout et les médecins en sont conscients», témoigne-t-on aux urgences. Août est le mois prisé pour les congés. Mais l'hôpital devra réguler le dispatching pour permettre une prise en charge des malades efficiente. En définitive, en plus des soins prodigués en milieu hospitalier, le «Samu 25» sillonne chaque jour les artères pour transporter des cas urgents.