Après avoir suscité l'indignation des citoyens conséquemment aux dernières augmentations des tarifs sur les lignes Alger- Tizi Ouzou et les lignes intercommunes, le collectif des transporteurs de la wilaya justifie les augmentations. Selon Mohand Hammour, président du collectif, ces augmentations étaient déjà prévues avant même la grève de 47 jours qu'ils ont observée pour protester contre leur délocalisation à la nouvelle gare multimodale de Kaf Naâdja (Bouhinoun). «Nous avions prévu d'augmenter les tarifs dès le 1er juillet, et comme cette date coïncidait avec la grève, nous avons reporté cette décision», souligne M. Hammour. Ce dernier énumère les «raisons» qui ont motivé cette augmentation des tarifs de 50%. D'emblée, le président du collectif des transporteurs de Tizi Ouzou précise que depuis dix ans, les tarifs n'ont pas été augmentés, alors que le salaire national minimum garanti (SNMG) est passé de 6 000 DA en 2001 à 15 000 DA en 2011. Aussi, ajoute-t-il, l'assurance a augmenté de 300% ces dix dernières années, le litre d'huile coûte aujourd'hui 350 DA et le pneu qui coûtait 1 million de centimes en 2001, son prix a quintuplé en atteignant dix ans plus tard, 5,5 millions de centimes. «Ajoutez à cela les tarifs de stationnement au niveau des gares qui ont été aussi majorés. Rien que pour la gare routière de Tizi Ouzou, les prix ont été augmentés trois fois en 10 années», explique M. Hammour. De son côté, l'Union nationale des transporteurs (UNT) a estimé que cette augmentation est «légale et légitime» invoquant, pour ce faire, la loi 13/01 de 2001 relative au transport urbain ainsi que le décret exécutif 39/96 de janvier 1996 autorisant les transporteurs à fixer les prix du transport public des voyageurs pour les destinations dépassant les 30 km. Couverts sous le paravent juridique, les transporteurs routiers ont pour ainsi dire doublement pénalisé les citoyens usagers de ce moyen de transport. D'abord par la grève de 47 jours durant laquelle les usagers ont souffert le martyre pour se déplacer ensuite par cette décision surprenante au moment même où les usagers ont poussé un ouf de soulagement suite à la reprise du trafic. Beaucoup de citoyens interrogés nous ont témoigné leur indignation quant à cette augmentation qu'ils jugent «excessive». Un citoyen résidant à Azzazga (37 km à l'est de Tizi Ouzou) et travaillant dans la capitale affirme qu'il aura désormais à débourser 260 DA de frais de transports (un aller) pour moins de 140 km. «C'est cher quand on sait qu'un aller pour Tamanrasset, qui est à 1 000 km d'Alger, revient à environ 1 000 DA.» Y. D.