Photo : Riad Par Faouzia Ababsa C'est désormais devenu une tradition. Le Parti des travailleurs n'est nullement gêné par le mois du jeûne pour poursuivre ses activités. On se souvient qu'il avait tenu son congrès l'année dernière en plein mois d'août qui a coïncidé avec le Ramadhan, à plus de 45°. Pas de répit donc pour la formation dirigée par Mme Hanoune. Surtout en ce moment, compte tenu de la situation politique nationale et internationale. La première dominée par le lancement de reformes politiques dont les décisions n'ont pas encore été annoncées, et la seconde par l'agression de l'OTAN contre la Libye et la violence en Syrie. L'activité continue pour ce parti qui a décidé de ne pas attendre la rentrée sociale pour la tenue de son université d'été. Celle-ci est prévue du 25 au 28 du mois en cours, à la Mutuelle générale des travailleurs des matériaux de construction, à Zéralda. Quatre axes fondamentaux marqueront la rencontre. Les militants du PT reviendront inévitablement, actualité oblige, sur la crise financière internationale, conséquence, selon cette formation politique, de la faillite du système capitaliste, en relation directe avec la dette américaine et la chute des bourses européennes, mais aussi avec le devenir des réserves de change du pays placées dans les banques américaines. La semaine dernière Mme Hanoune n'a pas manqué d'exprimer son inquiétude et celle de son parti sur le sort réservé à ces réserves de change au moment où les Etats-Unis sombraient dans la crise. «Quelles sont les garanties que l'argent algérien n'est pas utilisé pour financer les guerres américaines ?», s'est-elle interrogée. Mme Hanoune a appelé à l'ouverture d'un débat sur les réserves de change de l'Algérie déposées dans les banques étrangères. D'après elle, la gestion des réserves ne fait jamais l'objet de débat au sein du Parlement alors que cette ressource financière pourrait s'avérer essentielle à l'avenir avec la baisse inexorable des revenus tirés des hydrocarbures. Mme Hanoune a estimé les choix du gouvernement en matière de gestion des réserves de change et des placements financiers algériens à l'étranger posent de sérieuses interrogations. On se souvient également qu'à l'avènement de la crise financière mondiale, la SG du PT a clairement indiqué que ladite crise ne sera pas résorbée de sitôt, précisant que les évènements lui donneront raison. Le deuxième thème qui sera abordé lors de l'université d'été a trait aux réformes politiques et à l'impérieuse nécessité de convoquer des élections législatives anticipées pour une Assemblée constituante souveraine. Le PT ne manquera certainement pas de rappeler ses positions en la matière et de revenir sur les propositions faites, documents à l'appui, à la commission chargée de recueillir les avis et propositions des partis politiques et autres syndicats ou associations. Le PT appelle dans ce sens à l'ouverture d'un débat sur les réformes. L'unité d'action avec la centrale syndicale et d'autres organisations et les travailleurs figure dans le programme de l'université d'été, avec, en prime, les perspectives à venir dans ce cadre. Le thème de la jeunesse, fer de lance du pays, n'est pas en reste. Un débat qui englobera l'éducation, l'emploi et l'université. On se souvient qu'au lendemain des émeutes de janvier dernier, Mme Hanoune avait appelé à l'ouverture d'un débat avec les jeunes. Le «déficit de communication entre les canaux officiels et les médias lourds et les jeunes représente un véritable danger pour la stabilité du pays». Et d'ajouter : «L'absence totale de communication avec les jeunes a exacerbé leur sentiment de manque de confiance et d'appréhension quant à l'avenir.» D'où «la nécessité d'être à l'écoute de cette frange de la société et de répondre à ses attentes afin de restaurer sa confiance et de l'apaiser». 600 militants prendront part à cette université d'été. Un nombre limité, lié au fait que la salle de conférence de Zéralda ne peut en contenir plus. «Nous avons opté pour des petits quotas, avec une bonne place qui sera réservée aux femmes militantes, au moins 4 par délégation de chaque wilaya», nous a confié Djelloul Djoudi, directeur de la communication du PT, contacté hier par téléphone. Côté invités, l'on apprendra que la liste n'est pas encore arrêtée. Mais une chose est sûre, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, sera bien présent.