Le retard pris par l'opération d'approvisionnement des boulangeries en sacs à pain alimentaire est finalement dû au fait que le président de l'Union des boulangers, Youcef Kalafat, n'aurait pas eu «les moyens techniques d'assurer lui-même ce point, malgré le fait qu'il s'y était engagé formellement lors de la signature de notre première convention (en avril 2011)», selon ce qu'a affirmé le directeur général de l'Ecobag, Hakim Guettaf, initiateur de cette opération, une première en Algérie. Réagissant aux propos de M. Kalafat, qui s'exprimait lundi dernier sur ces mêmes colonnes, M. Guettaf tient à préciser que l'opération «est en cours dans plusieurs grandes villes du pays», niant formellement que l'opération ait été compromise comme il le prétend. Il ajoute que depuis le lancement de cette opération-pilote, quelque 400 000 sacs ont été mis sur le marché. Selon son responsable, Ecobag a dû monter un plan de distribution «d'envergure» sur tout le territoire national. Ce plan comprend la mise en place d'un réseau de distribution «de qualité en recrutant plusieurs personnes, des livreurs, des superviseurs, ce qui n'est finalement pas plus mal car, dorénavant, nous contrôlons 100% de notre produit de la fabrication à la livraison et sommes donc garants de la qualité de service», explique M. Guettaf.Ayant mis un terme à la convention qu'elle avait préalablement signée avec l'Union des boulangers, présidée par M. Kalafat, la société a signé, la semaine dernière, une seconde convention, cette fois-ci avec le Secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Salah Souilah. Cette convention donne «l'exclusivité totale» à l'entreprise pour la commercialisation du sac en papier alimentaire auprès des boulangers et commerçants. Le DG de l'Ecobag précise que son entreprise n'a jamais manqué de papier alimentaire contrairement à ce qu'avait avancé le président de l'Union des boulangers. «Nous sommes en contact régulier et permanent avec plusieurs fabricants, nationaux et internationaux. Nous demandons une qualité standardisée et privilégions une haute qualité de fabrication», explique-t-il. «Nous ne sommes pas en guerre contre le sachet plastique comme M. Kalafat l'a mentionné, souligne M. Guettaf, en tout cas pas celui qui porte une traçabilité.» Il estime, néanmoins, que ces sachets «sont encore loin de correspondre aux standards que l'on peut trouver ailleurs.» L'Ecobag initiatrice et propriétaire du projet d'approvisionnement des boulangeries en papier alimentaire, propose, selon son DG, le choix aux consommateurs «car, ils ont le droit d'avoir un emballage gratuit, écologique, plus sain pour le pain et pour eux». Les annonceurs dont dépend l'opération ont, eux aussi, le droit de communiquer «sur un support innovant et d'un excellent rapport qualité/prix, propre et percutant, et la nature a également ses droits en évitant au maximum le plastique.»Par ailleurs, M Guettaf assure que son entreprise est capable de distribuer le sac en papier alimentaire dans les 15 000 boulangeries du pays. Cependant, comme ce sac est entièrement gratuit, et pour le boulanger, et pour le consommateur, «nous sommes donc dépendant de la publicité que nous vendons, et le nombre de sacs dépend des commandes (…)». Cette opération-pilote qui sera étendue assez rapidement, assure le responsable, dépend des désirs des annonceurs. Plus ces derniers expriment le désir de voir leurs logos figurer sur les sacs, plus l'opération avancera. En avril dernier, Youcef Kalafat et Hakim Guettaf avaient annoncé lors d'une conférence de presse la signature d'une convention portant approvisionnement des 15 000 boulangers du pays affiliés à l'Union, en sacs à pain fabriqués à partir d'un papier vierge biodégradable, pure cellulose, imprimé avec des encres végétales, ces sacs répondant aux standards internationaux. Prévue pour le mois suivant, l'opération n'a finalement pas démarré. Sollicité par nos soins en juillet dernier, M. Kalafat a déclaré que l'opération était décalée au 1er août coïncidant avec le début du mois de carême. Il a affirmé que «son» partenaire éprouvait des difficultés d'importation du papier nécessaire à la fabrication des sacs. Le mois de Ramadhan entame sa seconde quinzaine, et nombreuses sont les boulangeries qui ne disposent pas de ce fameux papier appelé à remplacer le sachet en plastique nocif pour la santé. M. Kalafat a accusé M. Guettaf d'avoir failli à son engagement, le rendant responsable de l'échec de l'opération. Y. D.