L'APS a rapporté hier des informations graves sur l'incursion d'un groupe armé dans le sud–ouest de la Tunisie. Citant l'Agence tunisienne de presse, l'APS affirme que des affrontements ont eu lieu entre les forces de sécurité tunisiennes et un groupe d'éléments armés, dans la nuit de vendredi à samedi dans la localité de Alouet Karnafa, dans la région de Douz. D'importants renforts militaires venus des villes de Kébili, Douz et Matmata ont été déployés dans la région, selon la même source qui a ajouté qu'un climat de peur et d'appréhension régnait chez les habitants du gouvernorat de Kébili. Les habitants ne comprennent pas les motivations de ce groupe, dont l'identité n'a pas encore été déterminée, selon les sources tunisiennes. La zone de Alouat Karnafa est le théâtre d'infiltrations épisodiques de groupes armés. Des arrestations d'éléments de ces groupes ont été faites à plusieurs reprises par les forces de sécurité et l'armée nationale tunisiennes, a indiqué l'agence.Ce que redoutait l'Algérie quand elle s'est opposée à une intervention occidentale en Libye est en train de prendre forme. Après le déploiement des forces de sécurité algériennes le long des frontières avec la Libye, les groupes terroristes et les bandits tentent manifestement de se diriger vers le nord, via la Tunisie, pour y semer la terreur et, éventuellement, pour s'infiltrer en Algérie à travers les pistes qu'empruntent les contrebandiers classiques. La situation prévalant en Tunisie après la chute de Ben Ali, a ainsi réveillé tous les démons. Le pays ne retrouvera pas sa stabilité de sitôt, d'autant plus que l'élection d'une Constituante a été reportée au 23 octobre prochain. Ce report a suscité l'inquiétude des islamistes qui redoutent un compromis contre eux. Une vive tension politique est perceptible en Tunisie en raison de la fièvre du changement qui s'opère lentement. Après la dissipation du climat de peur instauré par le régime policier de Ben Ali, une sourde violence s'est installée dans les régions intérieures de la Tunisie, ce qui a pénalisé le secteur du tourisme et le monde des affaires. Si les éléments d'AQMI et autres groupes armés actifs s'implantent en Tunisie, la situation risque de se compliquer sérieusement et de compromettre les chances du pays de faire aboutir son processus de mutation vers une société et un Etat démocratiques. C'est pourquoi, les pays du Maghreb, notamment l'Algérie, la Tunisie et la Mauritanie n'ont pas d'autre choix que de coordonner leurs efforts et moyens pour empêcher les hordes terroristes d'élargir leur terrain d'intervention et leur zone d'influence. Les trois pays ainsi que les autres pays du Sahel, doivent impérativement converger et unir leur voix afin que l'ONU et l'Union européenne saisissent l'ampleur du risque et agissent afin que la Libye trouve en urgence une solution négociée. Car, tant que la guerre civile se poursuit en Libye, c'est l'AQMI qui se renforce aussi bien en logistique que politiquement. La présence étrangère dans la région est favorable au terrorisme. A. G.