Photo : S. Zoheïr Par Rami Narimane L'écriture de l'Histoire de la lutte de libération nationale est marquée par «une évolution positive», a estimé l'historien Sadek Benkada lors d'une table ronde animée à Oran sous le thème «Histoire et historiens en Algérie à la veille du 50e anniversaire de l'Indépendance». «La production mémorielle évolue dans le bon sens», a indiqué M. Benkada lors de cette rencontre, tenue vendredi soir à Oran dans le cadre des activités culturelles programmées durant le mois de Ramadhan par l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH). Après avoir rendu hommage à ceux qui ont contribué au devoir de mémoire par leurs publications, mémoires et témoignages, l'intervenant a préconisé à l'attention des jeunes chercheurs l'investissement de nouveaux créneaux pour rendre compte de la dimension de l'Histoire nationale. Il a observé dans ce contexte que la Révolution algérienne fut «une guerre totale sous tous ses aspects militaires, politiques et sociaux qui doivent susciter tout l'intérêt des chercheurs». «Il y a encore de nombreux terrains en friche qui méritent d'être investis», a-t-il souligné en suggérant le recours aux archives documentaires pour explorer divers thèmes en rapport avec l'époque coloniale, comme l'univers carcéral, les essais nucléaires au Sahara et les centres d'internement. «Les chantiers restent ouverts et les domaines de recherche sont nombreux», a-t-il précisé en signalant, pour sa part, qu'il s'attelle depuis quelques années à l'élaboration d'une étude sur les victimes civiles durant la Guerre de libération nationale. Il a révélé à cet égard qu'au niveau de la seule commune d'Oran, plus de 1 000 victimes civiles musulmanes ont été enregistrées durant la période allant de janvier à juin 1962. Un public nombreux a suivi cette rencontre animée également par les professeurs et chercheurs Hassan Remaoun et Ahmed Abid, qui ont mis l'accent, en substance, sur la nécessité de «répondre aux attentes sociales de réappropriation de l'Histoire nationale».