Photo : Riad Par Samir Azzoug Le décompte macabre des victimes des accidents de la route reprend de plus belle durant le Ramadhan. Coïncidant cette année avec le mois d'août (généralement le plus meurtrier de l'année), celui sacré n'en atténue guère l'ampleur. En une journée, celle du vendredi 19 en l'occurrence, les services de la Gendarmerie nationale font état de 08 morts et 68 blessés. Les différentes victimes ont été recensées sur 37 accidents de la circulation à travers 24 wilayas du pays. Sans distinction de région, le territoire national dans son intégralité devient un danger pour celui qui tente de se déplacer sur des pneus. Les mêmes services déploraient dans un bilan hebdomadaire, le décès de 104 personnes du 10 au 16 août en cours. Auxquels, il faut ajouter les 1 090 blessés enregistrés dans 622 accidents. Une centaine de morts par semaine est quasiment la moyenne des accidents de la route durant le mois d'août sachant que la moyenne quotidienne est d'une dizaine de décès par jour (tout au long de l'année). Le jeûne et la période estivale augmentent les risques d'accidents. S'agissant des causes de ce véritable terrorisme routier, la Gendarmerie nationale insiste toujours sur le facteur humain : pertes de contrôle du véhicule, excès de vitesse, dépassements dangereux, non-respect de la distance de sécurité. A signaler que la majorité des accidents surviennent quelques minutes avant la rupture du jeûne. Entre 18h et 19h30, le rodéo routier prend des allures folles. Comme si que la quintessence spirituelle et cultuelle du mois sacré résidait dans le premier coup de cuillère qui doit impérativement suivre le coup de starter du muezzin, les conducteurs avachis jusque-là, aux allures de «jeûneurs» errants durant la journée, se transforment en chauffards. Si la condition humaine peut être risible dans plusieurs cas, mais quand la soif et la faim sont là (ainsi que le manque d'excitants et autres), l'homme n'a aucune envie de rire. Ainsi, ce sont de vies humaines sacrifiées inutilement, bêtement sur les voies de l'asphalte. Alors que le ministère des Transports se félicite presque de l'avant-projet de loi sur le permis à points présenté comme arme de dissuasion massive face au non-respect du Code de la route, il est urgent d'abord d'inculquer à chacun les notions rudimentaires du respect de l'autre. Car la conduite est aussi est une question de civisme.