La situation en Palestine, aussi bien en Cisjordanie occupée ou dans l'enclave de Ghaza, se dégrade de plus en plus à l'approche de la réunion du Conseil de sécurité des Nations autour de la question de la proclamation d'un Etat palestinien à part entière. A l'origine de ce pourrissement, Israël qui emploie tous les moyens en sa disposition pour empêcher l'adhésion de la Palestine à l'ONU, même si cela doit se faire au prix d'une nouvelle guerre d'agression contre le peuple palestinien. Actuellement, c'est le cas. Tel-Aviv s'est lancée dans une violente agression contre la bande de Ghaza suite aux attaques à l'obus qui ont été perpétrées par des groupuscules islamistes de cette enclave contre des localités du sud d'Israël. Les huit morts israéliens ont été vite vengés par l'armée juive qui a lancé plusieurs raids depuis quatre jours, tuant une vingtaine de civils palestiniens dont des enfants et blessant une trentaine d'autres, sans compter les dégâts matériels que ces bombardements ont causés à la population ghazouie. Les Israéliens, qui passent leur temps à piller, à emprisonner et à chasser les Palestiniens de leurs maisons, affirment qu'il s'agit de la légitime défense. Mais les responsables israéliens font que ces attaques aux pétards de quelques extrémistes palestiniens se poursuivent pour qu'ils puissent justifier leur recours à chaque fois à la violence. Au fond, les autorités israéliennes, au plus haut niveau, attendent le moment propice pour enclencher une nouvelle guerre d'agression, comme celle menée contre la bande de Ghaza durant l'hiver 2008-2009. Cette guerre d'agression avait coûté la vie à plus de 1 400 civils palestiniens, blessés plus de 3 000 et laissé des centaines de milliers sans abri. Soumis à un blocus infernal depuis cinq ans, les Palestiniens de la bande de Ghaza ont subi trois semaines de bombardements meurtriers et destructeurs sans que ces crimes soient punis. A part quelques condamnations sans effets effectifs sur le terrain, la communauté internationale a assisté impuissante, pour ne pas dire indifférente, puisqu'il y avait des Etats qui étaient sincèrement indignés, aux massacres de populations désarmées et réduites à la famine. Sous prétexte d'étouffer le Hamas qui contrôle la bande de Ghaza depuis les législatives palestiniennes de 2007, un blocus sur près d'un million et demi de Ghazouis a été imposé par l'occupant israélien.Avant la chute du désormais ancien président égyptien Hosni Moubarak, l'Egypte avait entamé la construction d'un mur de fer tout au long de sa frontière avec la bande de Ghaza. Les Palestiniens étaient contraints (et le sont toujours) de creuser des tunnels de contrebande pour survivre au blocus israélien et à la complicité égyptienne devant ce génocide qui ne dit pas son nom. Mais les choses ont aujourd'hui changé et les raids israéliens qui ont fait deux morts parmi la police égyptienne à la frontière entre les deux pays ont créé un sérieux incident diplomatique qui sera difficile à gérer par Israël. Mais Tel-Aviv ne s'en occupe pas trop pour le moment et préfère poursuivre la chasse aux Palestiniens. Que ce soit en Cisjordanie ou à El-Qods occupées, les Israéliens opèrent intensivement dans les quartiers et villages isolés palestiniens, notamment depuis la signature de l'accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas qui n'a pas été du goût du gouvernement de l'occupation. Cet accord a débloqué la situation politique en Palestine et a permis aux Palestiniens de se concentrer sur le dossier de demande d'adhésion de leur pays à l'ONU dont le dépôt est prévu pour le 20 septembre prochain. Les tirs de roquettes de jeudi dernier contre Israël à partir de la bande de Ghaza et la tentative avortée de kidnapper des Israéliens en Cisjordanie occupée ont donné un vrai prétexte pour Israël de jouer à la victime, dans l'espoir de dissuader les pays qui sont pour la création d'un Etat palestinien à part entière et qui sont aussi favorables à l'arrêt de la colonisation israélienne en territoires palestiniens occupés. Conscientes des manœuvres israéliennes, les principales factions palestiniennes dans la bande de Ghaza ont annoncé un «accord informel» sur une trêve à condition qu'Israël cesse ses attaques contre l'enclave palestinienne, a déclaré dimanche soir à la presse un haut responsable du Hamas. En attendant, on ne sait toujours pas ce que vont nous réserver les jours à venir, mais les Palestiniens devraient toutefois éviter de céder à la provocation de l'occupant israélien pour avoir gain de cause à l'ONU, même si les Etats-Unis menacent d'opposer leur veto à la reconnaissance d'un Etat palestinien. L. M.