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Exemple vivant du professionnalisme et de l'amour de l'Algérie Abdelkader Ould-Makhloufi, une légende de la boxe algérienne, à la kheïma de solidarité de la Tribune
Photo : S. Zoheir L'une des légendes encore vivantes de la boxe algérienne, Abdelkader Ould-Makhloufi, a honoré de sa présence la kheïma de la Tribune qui a clôturé vendredi ses soirées ramadhanesques de solidarité au profit des enfants démunis et nécessiteux. Cet ancien champion d'Afrique de boxe (1973-1977), dans la catégorie léger, né à Boufarik en 1944, a gardé son trophée pendant quatre années consécutives avant de cesser de fréquenter les rings. «J'ai abandonné la boxe parce que je n'avais pas eu le soutien dont j'avais besoin pour poursuivre ma carrière professionnelle», a-t-il regretté, précisant qu'il est sur le point d'achever la rédaction de sa biographie dans laquelle il relate en fait cinquante ans d'histoire de la boxe algérienne. «Mon livre est une mise au point mais aussi un livre conseil pour ceux qui veulent s'investir dans cette discipline qui est à la fois passionnante et dangereuse pour ceux qui ne respectent pas ses règles», a insisté Ould-Makhloufi qui avait entamé sa carrière à l'âge de seize ans au Boxing Club de la Mitidja. «Je me suis entraîné pendant quatre ans avant de monter sur le ring pour aborder mon premier combat. C'est un crime d'engager les jeunes boxeurs dans les combats au bout de quelques semaines d'entraînement», a-t-il ajouté, en sirotant son thé sous la kheïma de la Tribune, aux côtés des anciens joueurs de l'équipe du FLN, eux aussi honorés par le journal. Contraint par le manque de moyens et les difficultés économiques au lendemain de l'Indépendance, Ould-Makhloufi est parti en France pour intégrer le Ring de Montreuil, un club de boxe au sein duquel il avait disputé 58 combats professionnels avant d'être le challenger d'un champion de boxe japonais en 1975. Pour disputer ce combat, Ould-Makhloufi n'a eu aucun soutien de la part des autorités concernées, en dehors, reconnaît-il, de celui de l'ancien ambassadeur d'Algérie à Tokyo, «qui a fait ce qu'il a pu pour moi en arrivant sur place». La légende de la boxe algérienne n'a pas oublié ses déboires avec la presse locale de l'époque qui faisait courir la rumeur de sa naturalisation alors que lui avait refusé de prendre la nationalité française «en raison de tout ce que j'ai vu pendant la Guerre d'Algérie», a-t-il indiqué pour témoigner de son attachement à son pays natal. Aujourd'hui, Ould-Makhloufi est à la retraite, en train d'apporter les dernières retouches à son livre qui promet beaucoup de révélations sur les coulisses de la boxe algérienne. Mais pour lui, ce livre sert surtout à montrer le bon chemin aux futures générations qui souhaiteraient réhabiliter cette discipline et lui redonner la place qu'elle mérite dans notre pays. Pour Ould-Makhloufi, la boxe doit être gérée par les professionnels et non pas par des administrateurs qui n'ont jamais eu la chance de connaître le ring.