Les vergers de rosacées à pépins (poiriers, pommiers et agrumes) de la frange nord du pays sont en proie à un redoutable effet de contagion inévitable de la maladie du feu bactérien Erwinia amylovora. En effet à ce jour les laboratoires de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV) ont confirmé la présence de cette maladie de quarantaine au niveau des wilayas de Blida, Tipaza, Alger, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Médéa, Aïn Defla, Mascara, Tlemcen, Aïn Témouchent, Oran, Constantine, Béjaïa et Mila. Il est utile de rappeler que la première identification de la bactérie dévastatrice a été observée en juillet 2010 au niveau de la commune de Koléa (ouest d'Alger) sur poiriers (variété Santa Maria). Après quoi il a été décidé la mise en place d'un programme de lutte contre le feu bactérien, ce qui a permis de découvrir un autre foyer de contamination par le feu bactérien, en mai 2011, sur des néfliers de la même région citée plus haut.Tout récemment, ce sont 100 ha de vergers de poiriers dans la wilaya de Tipasa qui ont été dans la totalité affectés par le feu bactérien. Selon la Direction des services agricoles (DSA) de cette wilaya, d'autres vergers de pommiers et d'arbres à pépins sont atteints par le Erwilia amylovora. La DSA révèle aussi que le feu bactrien a affecté 100% des vergers de poiriers et de 30 à 40% ceux des pommiers ainsi que des néfliers et les cognassiers de la wilaya de Tipasa. Autant d'hectares qui, selon les spécialistes en matière de lutte, feront l'objet d'une opération d'arrachage. C'est là, selon ces derniers, la seule solution, car il n'en existe pas d'autre traitement classique qui permette d'éradiquer le phénomène. On apprendra que l'opération d'arrachage sera suivie d'une autre, celle de l'incinération sur place pour détruire la bactérie sur site et empêcher ainsi la propagation de la maladie en d'autres lieux. Au-delà de ce procédé direct, l'INPV prévoit d'autres mesures prophylactiques pour éviter la propagation de ces fléaux à d'autres vergers et d'autres régions. Il s'agit surtout du renforcement des contrôles pour éviter l'entrée illégale de matériel végétal à travers les frontières, de l'interdiction du déplacement de plants à partir des régions infestées et de la lutte contre les pucerons qui sont les vecteurs naturels de dissémination du CTV. L'institut a lancé une campagne de sensibilisation à l'adresse des exploitants leur prodiguant de désinfecter les équipements et outils de travail, de contrôler la transhumance des insectes pollinisateurs, d'éviter les pépinières non agréées et, enfin, de rester vigilent car le feu bactérien est une maladie des plus dangereuses pour les rosacées à pépins. Interrogés sur les risques à consommer les poires et autres pommes présentes sur le marché, les responsables de l'INPV sont unanimes à dire qu'il n'existe aucun danger pour la santé, car le feu bactérien ne laisse pas le temps au fruit de se développer et ceux qui sont sur le marché sont indemnes. Z. A.