La liste des personnalités syriennes touchées par les sanctions américaines s'est rallongée pour comprendre cette fois-ci le chef de la diplomatie syrienne. Washington a donc ajouté le ministre des Affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, à la liste noire des personnes visées par leurs sanctions contre le régime d'al-Assad, a annoncé mardi dernier le département du Trésor américain. La décision américaine implique le gel des avoirs que M. Mouallem pourrait détenir aux Etats-Unis. Cette mesure frappe également Bouthaïna Chaâbane, conseillère du président Bachar al-Assad, et l'ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdel Karim Ali, dont les noms figurent désormais sur la liste américaine. M. Mouallem est chef de la diplomatie syrienne depuis février 2006. Il a vu son portefeuille élargi à celui des Emigrés lors du remaniement ministériel d'avril dernier. Il a été ambassadeur de Syrie aux Nations unies de 1990 à 2000. La porte-parole du département d'Etat américaine, Victoria Nuland, a affirmé que Mouallem «répète la rengaine du complot international, et essaie de masquer les actes horribles du régime, préférant accuser des terroristes». Elle ajoutera qu'il «répand des contre-vérités sur l'opposition en Syrie, des contre-vérités sur la situation de la sécurité (dans le pays), et des contre-vérités sur les activités du régime». Américains et Européens tentent, sans y parvenir, de bâtir un consensus à l'ONU pour sanctionner le régime al-Assad. Mme Nuland qualifie également Mme Chaâbane de «porte-parole de la répression», Elle lie finalement l'ambassadeur syrien au Liban à des cas de «harcèlements» et de «disparitions» de Syriens établis au Liban. Les Américains lui reprochent aussi d'avoir «maintenu des liens étroits avec les renseignements syriens tout au long de sa carrière diplomatique». Les Etats-Unis ont entrepris en mai de sanctionner le régime syrien et ses soutiens. En vertu d'un décret présidentiel, les avoirs que l'Etat syrien et plusieurs de ses responsables pourraient avoir aux Etats-Unis sont gelés. Appelant M. al-Assad à quitter le pouvoir, l'administration américaine a interdit le 18 août l'importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux Etats-Unis. Sur le terrain de la protestation, 473 personnes dont 360 civils et 113 des forces de sécurité auraient été tuées lors de manifestations au cours du Ramadhan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, alors que les forces de sécurité mènent toujours des opérations dans la région de Homs. Parmi ces morts, figurent 25 personnes âgées de moins de 18 ans, 14 femmes et 28 personnes ayant péri en détention ou sous la torture, la plupart dans la province de Homs, a précisé l'ONG dans un communiqué. La province de Homs était, hier, le théâtre d'opérations des forces de sécurité et de l'armée qui ont lancé un assaut sur la localité de Houlé, à 20 km de la ville de Homs, arrêtant 16 personnes, a d'autre part indiqué l'OSDH. G. H./Agences