Le régime syrien a rejeté les sanctions imposées par l'UE, destinées au président Bachar al-Assad, pour avoir prit rôle dans la répression des manifestations de son pays. Hier, la presse gouvernementale syrienne a accusé l'Union européenne de même que les Etats-Unis d'"ingérence", La révolte est entrée, cependant, dans son troisième mois, et le régime autocratique continue tout de même de défier les pressions et les sanctions, et refuse d'arrêter ses tentatives de faire taire la contestation au prix de centaines de morts, les forces de sécurité et l'armée maintiennent sur terrain, le siège de plusieurs foyers de la révolte. Pour le journal Baas, "les sanctions ignorent les réformes annoncées (les Européens) cherchant à mettre en application leurs propres objectifs dans la région". Malgré les pressions de toutes parts, la Syrie a maintenu une attitude de défi. " Les Européens ont commis une erreur lorsqu'ils s'en sont pris au président en adoptant des sanctions qui nuisent au peuple syrien" a lancé le chef de la diplomatie Walid Mouallem avant-hier à la télévision d'Etat. "La Syrie ne restera pas silencieuse face à ces mesures qui vont nous affecter comme elles affecteront les intérêts de l'Europe ", a-t-il dit. Dix personnalités du régime font aussi partie de la liste des sanctionnés par l'UE, leurs avoirs ont été gelés et les visas interdits. M. Assad est intervenu en public seulement deux fois depuis le début de cette révolte. Selon des ONG et l'ONU, la répression a fait plus de 900 morts, entraîné des milliers d'arrestations et poussé des milliers de Syriens à fuir leur pays. LES SANCTIONS IMPOSEES Le président américain Barack Obama a prévenu, la semaine dernière, M. Assad, qu'il avait le choix entre "diriger la transition, ou s'écarter". La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, s'est, quant à elle, jointe au chef de la diplomatie britannique, William Hague, pour appeler M. Assad à "stopper les violences et les arrestations, relâcher les prisonniers politiques et répondre aux demandes en faveur d'un processus crédible de réforme démocratique". L'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty International, a appelé pour sa part, le Conseil de sécurité de l'ONU à agir de façon "plus déterminée" avec la Syrie. Plus de 40 personnes ont péri vendredi dernier sous les balles des forces de sécurité lors d'importantes protestations qui ont touché de nombreuses villes. Six personnes sont mortes samedi dernier, dans la ville de Homs lors des funérailles de personnes tuées dans des manifestations contre le régime.