De notre correspondant à Oran Ouanezar Mohamed La saison estivale a été dignement fêtée, cette année, dans la capitale de l'Ouest. L'animation artistique ramadhanesque et les activités culturelles ont été marquées par des programmes ambitieux et très variés. La ville d'El Bahia semble avoir retrouvé ses marques et renoué avec sa vocation originelle qui ont fait sa renommée mondiale. Khaled, Bilal, Lotfi Double Kanon, Lemchaheb, l'Orchestre national de Barbès (ONB) et d'autres artistes aussi renommés ont enflammé le théâtre de verdure Chekroune Hasni, l'espace d'une saison estivale. L'Office communal des arts et de la culture a supplanté la Direction de la culture qui s'est contentée d'assurer le strict minimum, en tenant son festival de la chanson oranaise. Mis à part quelques articles de presse, l'événement n'a pas suscité grand intérêt auprès des Oranais et de leurs visiteurs. Les soirées ramadhanesques ont également été bien remplies avec la programmation et le passage de troupes et de plateaux artistiques qui ont émerveillé les familles oranaises : les neggafettes, les madihs et surtout les soirées du rire ont attiré les foules de spectateurs après le ftour. Avec un budget de plus de 4 milliards de centimes, l'OCAC a tenu ses paris et créé la surprise en restituant à la ville sa véritable image, ternie par des interférences centrales. Cette appréciable programmation qui reste, cependant, à parfaire dans certaines fonctionnalités et paramètres, a dû mobiliser une armée de travailleurs, de techniciens, de fonctionnaires et d'agents de différentes divisions communales, notamment celle de la culture. Près de trois mois durant, ces agents ont assuré le succès infaillible de cette animation estivale et ramadhanesque qui ont enchanté la ville, ses habitants et ses touristes.S'il est vrai que l'animation devra continuer à être assurée par l'office, il n'en demeure pas moins que son rythme et sa cadence devront baisser de plusieurs crans. Cela, à cause de la baisse de l'affluence prévisible durant cette rentrée sociale et les mois qui suivront, mais aussi des rudes épreuves sociales qui attendent les familles algériennes en cette rentrée scolaire. Les différentes institutions à vocation culturelle et de jeunes se relayeront pour assurer la continuité dans l'animation artistique et culturelle. C'est le cas de la Cinémathèque qui devra reprendre ses cycles de projections habituels, à travers le choix de thématiques et autres sélections spéciales. Ou encore le théâtre régional Abdelkader Alloula qui devra relancer ses activités théâtrales et ses programmes conjoints avec les différentes institutions, notamment étrangères, comme le Centre culturel français ou l'institut Cervantès. Les quelques bibliothèques ou maisons d'édition encore actives sur le terrain proposeront des tables rondes ou des ventes-dédicaces suivies de débats autour de nouvelles éditions et ouvrages. Cela, en attendant que la Direction de la culture fasse son travail en procédant à des changements radicaux, revendiqués depuis plus de deux années par les milieux culturels et artistiques de la ville.