Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Au-delà des retrouvailles, des embrassades et des échanges d'amabilités, frôlant parfois l'hypocrisie, les députés étaient hier, et pour la plupart d'entre eux sur le qui-vive. Et pour cause, ils ont ouvert hier la dernière session d'automne de leur mandat qui expire dans quelques mois. Ils se devaient donc de s'agiter un peu plus. Qui pour faire passer ses idées lorsque les projets de lois sur les réformes politiques leurs seront soumis. Qui pour faire la promotion du parti qu'ils viennent de rejoindre, à l'image du MJD de Chalabia Mahdjoubi qui compte 6 députés auxquels sont venus s'ajouter deux élus transfuges du FNA de Moussa Touati. Ces derniers se sont livrés à la distribution d'un communiqué dans lequel le mouvement appelait à la constitution d'un gouvernement d'union nationale, la création d'une commission nationale, présidée par le chef de l'Etat, qui sera chargée d'élaborer une nouvelle constitution. D'autres élus de la nation avaient la délicate tâche de mobiliser leurs collègues pour qu'ils soient assidus lors des débats sur les 10 projets de loi inscrits à l'ordre du jour. Tandis que certains tentaient de s'attirer les bonnes grâces de ceux dont ils savent leur influence sur les dirigeants des partis politiques aux fins de trouver une place sur une liste pour la septième législature de l'histoire de l'Algérie indépendante. De l'assiduité justement, le président de l'APN en a fait hier le contenu principal de son allocution. Discours dans lequel il a appelé les locataires de l'hémicycle à être présents en force lors des plénières qui verront la discussion de projets de loi sur les réformes «profondes et fondamentales pour l'avenir institutionnel du pays». M. Ziari les a également exhortés à faire passer l'intérêt national sur celui partisan et à constituer un large consensus au sujet de ces textes. Tout en insistant sur le fait qu'il ne faut pas «se tromper de nature et d'enjeux. Il est essentiel que l'esprit partisan cède le terrain à l'intérêt national». En insistant sur leur mobilisation, le président de l'APN avait en tête la désertion des élus qui s'attellent déjà à la préparation des prochaines législatives et donc à une campagne électorale avant l'heure. Pour rappel, la Chambre basse du Parlement devra examiner pas moins de 11 projets de loi portant sur : l'organisation de la profession d'avocat, les partis politiques, associations, le code de l'information, la loi de finances pour 2012, le règlement budgétaire de 2009, le régime électoral, l'incompatibilité de certaines professions et activités avec le mandat législatif, le code de la wilaya, l'élargissement de la place de la femme dans les institutions. C'est sans doute ce dernier projet de loi qui fera l'objet de chauds débats. Ce projet en question fait obligation aux partis de réserver un quota de 30% aux femmes sur les listes électorales. Plusieurs groupes parlementaires et leurs partis ont indiqué qu'il était irréalisable, du fait qu'il encourageait la corruption et le clientélisme. Certains députés nous ont affirmé que «nous serons dans l'obligation, dans ce cas de figure, de payer des femmes pour qu'elles figurent sur les listes. Imaginez un peu la configuration future de l'Assemblée, déjà que celle-là laisse à désirer». La cérémonie d'ouverture de la session d'automne s'est déroulée en l'absence du groupe parlementaire du RCD qui continue à boycotter les travaux de la Chambre basse du Parlement.