Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou La rentrée scolaire prévue le 11 septembre prochain s'annonce difficile pour les familles concernées par les opérations de relogement lancées hier à Alger. Même les bénéficiaires des logements sociaux distribués en juin et juillet derniers à travers plusieurs régions du pays auront des difficultés à transférer leurs enfants scolarisés dans les écoles de leur nouvelle résidence, faute de places. Mais la pression sera davantage ressentie dans les grandes villes, notamment à Alger où plus de 3 200 familles sont touchées par ces opérations. De plus, en précédant de cinq jours seulement la rentrée scolaire, ces dernières viennent compliquer les prévisions tant pour les collectivités locales que pour le département de l'Education nationale.Ainsi, contrairement aux zones montagneuses, à l'image de la Kabyle où les écoles sont pratiquement vides en raison de plusieurs facteurs (baisse du taux de natalité, exode rural, émigration…), les grandes zones urbaines accusent toujours un déficit en infrastructures scolaires. Et pour cause, la construction de nouvelles cités et la multiplication des divers projets immobiliers ne sont pas suivies simultanément par la réalisation de nouvelles écoles. C'est le cas notamment à Alger. Après leur installation dans les nouveaux logements, les parents devront faire le parcours du combattant à la recherche de places pour leurs enfants. L'on s'attend ici et là à des surcharges dans les classes d'autant plus que bien souvent les nouveaux projets sont réceptionnés en retard. D'ailleurs, 40% des programmes de réalisation d'établissements scolaires à travers le territoire national n'ont pas été achevés à temps lors de la précédente rentrée scolaire. Ainsi, sur les 556 établissements scolaires, à savoir 240 écoles primaires, 196 CEM et 120 lycées attendus au début de l'année scolaire 2010-2011, le secteur n'en avait réceptionné que 245, soit 54 écoles primaires, 120 collèges et 71 lycées.Dans la capitale, ces retards ont touché 29 écoles primaires, 4 CEM et 3 lycées. Qu'en sera-t-il donc à la prochaine rentrée pour laquelle le ministre de l'Education nationale a annoncé hier la réception de 300 écoles primaires, 150 collèges et 90 lycées sur l'ensemble du territoire national ?Pour l'heure, il est quasiment certain que les délais de réalisation ne seront pas respectés et qu'il faut s'attendre à l'apparition de problèmes au niveau de certains établissements. Les responsables en charge du secteur ont déjà eu à soulever ces difficultés qui affectent sérieusement les classes dans la région d'Alger-Ouest, où des milliers de familles algéroises ont été relogées. On compte à titre illustratif dans les écoles primaires de Aïn Naâdja 50 élèves par classe. Récurrent à chaque rentrée, ce problème risque de s'amplifier cette année, faute de planification et de programmation correctes, mais aussi faute de coordination entre les responsables de l'Habitat, de l'Education nationale, de l'Intérieur et des Collectivités locales pour faire face à la forte demande en places pédagogiques à travers les trois paliers.