De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les commerçants de la ville de Fréha, 30 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, ont massivement répondu hier à l'appel à la grève lancé la veille par la cellule de crise suite au meurtre, dimanche dernier, de Mme Zahia Kaci, 54 ans, par une sentinelle de la caserne du chef-lieu. Tous les commerces ont baissé rideau à partir de 10 heures pour dénoncer la mort par balles de la victime enterrée avant-hier en présence d'une foule nombreuse. Le climat était tendu à la mi-journée dans les artères de la ville de Fréha, désertée par les habitants, alors que la circulation automobile était quasi absente en raison de la fermeture de la principale route qui y mène. En effet, plusieurs dizaines de personnes, dont une majorité de jeunes, ont bloqué à l'aide d'objets hétéroclites les voies qui desservent Fréha à hauteur du pont de Chaouffa, à l'ouest, avant de céder devant les multiples demandes des usagers de la RN 12, très prisée par les automobilistes de plusieurs wilayas de l'est du pays. En début de matinée, des dizaines de jeunes se sont attaqués aux militaires de la caserne du centre-ville pendant près d'une heure usant de pierres et de projectiles. Les militaires en faction n'ont pas répondu aux jets de pierres et c'est l'intervention de patrouilles de la police qui dispersera la foule rassemblée devant le mur d'enceinte de la caserne de l'armée. D'autre part, une autre journée de protestation est prévue pour demain jeudi à Fréha-centre, selon un membre de la cellule de crise. Une marche et une grève générale seront organisées demain pour «dénoncer l'assassinat» de Zahia Kaci et exiger «la vérité sur le meurtre», selon la même source.