La cinquième édition des Rencontres du film documentaire de Bejaia se tiendra du 3 au 6 octobre prochain. C'est ce qu'a annoncé Habiba Djahnine, présidente de l'association Cinéma et mémoire et par ailleurs réalisatrice, lors d'une conférence de presse tenue hier à la cinémathèque d'Alger.Clôturant une année de formation, sous la forme d'un atelier de création documentaire, ces rencontres permettent à de jeunes stagiaires de réaliser leur première œuvre cinématographique. Le documentaire d'auteur, un genre particulier que la réalisatrice pratique par ailleurs, donne à ces jeunes une occasion d'exprimer une vision personnelle de leur réalité, mais aussi de se confronter une année durant aux différentes techniques d'écriture cinématographique, de montage, et de réalisation. Une volonté clairement affichée des membres de l'association d'aider ces jeunes à développer un «regard sur soi», pour reprendre l'expression de la présidente, et d'encourager une production cinématographique locale et militante. Ce sont au total 30 stagiaires venus des quatre coins du pays, de Djanet à Tizi Ouzou, qui ont pu bénéficier d'une formation de qualité encadrée par des professionnels de l'image. L'essentiel, pour Habiba Djahnine, est que les auteurs «aient quelque chose à dire».En outre, les rencontres du film documentaire de Bejaia permettent, dans le cadre de la formation, un accès à l'emploi aux stagiaires, en les faisant participer comme assistants à différents tournages. Par ailleurs, un fonds de 800 films est mis à la disposition des ciné-clubs, à travers le pays. Autre volet évoqué lors de cette conférence de presse : l'épineuse question du financement. La présidente de l'association Cinéma et Mémoire a exprimé sa volonté de concrétiser des partenariats plus pérennes, en d'autres termes obtenir des financements qui pourraient accompagner sur plusieurs années les rencontres auprès des partenaires, dont le ministère de la Culture ne fait pas partie et ce malgré les demandes renouvelées de l'association. Au programme de ces trois jours, la diffusion en ouverture des rencontres du documentaire Le Festival panafricain d'Alger de William Klein, avec une présentation du chroniqueur radio Omar Zellig.La journée du 4 octobre sera consacrée à la présentation de 4 films, les Oiseaux d'Arabie du réalisateur français David Yon, Bîr d'eau de Djamel Belloucif, Face au vent, partition buissonnière de Anne-Marie Faux et Hystérisis de Tahar Kessi. Ces projections donneront lieu à une réflexion sur les frontières entre les genres cinématographique de la fiction à l'essai filmique passant par le documentaire. La réflexion concernera également les différentes étapes de réalisation d'un film, par l'évocation du passage de l'écriture à l'image jusqu'à la naissance de l'œuvre cinématographique à proprement parler. Une séance de projection de films aura le lieu le 5 octobre. Ceux-ci provenant d'ateliers d'Iraq, de Jordanie, du Maroc et d'Afghanistan seront suivis chaque fois d'un débat sur le film. La soirée sera, quant à elle, consacrée au réalisateur Libanais Maher Abi Samra, qui viendra présenter une œuvre réalisée dans le cadre de la série «Nous étions communistes». La dernière journée sera marquée par la diffusion des 6 films de l'atelier 2011 de Bejaia Doc.En marge des projections, des rencontres professionnelles se tiendront le 4 et 5 octobre. Il s'agira d'ateliers de réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour assurer une meilleure diffusion des films issus de l'atelier de création documentaire ainsi qu'une rétrospective de l'expérience Bejaia Doc, dans l'objectif de renforcer la formation et de créer de nouveaux partenariats. Ces journées professionnelles se tiendront en présence d'universitaires et de directeurs de cinémathèques algériennes et étrangères. Signalons enfin qu'un coffret DVD regroupant les documentaires réalisés par les stagiaires depuis la première rencontre documentaire sera édité. F. B.