Dans une déclaration très attendue hier, George Bush a affirmé que le plan de sauvetage qu'il propose au système financier ne réglera pas tous les problèmes de la crise financière actuelle. Que faire ? L'administration Bush semble être impuissante face à une crise aux ramifications spectaculaires. Sa marge de manœuvre est limitée dans un contexte économique crucial. Les sept cents milliards de dollars soumis au vote ont provoqué des réactions diffuses ; le plan de sauvetage s'est invité dans la campagne présidentielle. Pendant ce temps, les nationalisations et rachats se multiplient. Hier, la banque américaine Citigroup a annoncé qu'elle allait lever dix milliards de dollars sur les marchés pour financer l'acquisition des activités bancaires de sa compatriote Wachovia. Citigroup paiera à Wachovia 2,16 milliards de dollars en titres pour reprendre ses activités bancaires et assumera 53 milliards de ses dettes au terme de l'opération pilotée par l'Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires (FDIC). La banque britannique Bradford and Bingley va être nationalisée. C'est la quatrième institution du Royaume-Uni qui se retrouve le dos au mur cette année, après Northern Rock, Alliance & Leicester et HBOS, qui va être achetée par sa rivale Lloyds TSB. Et, ce n'est pas tout, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont annoncé, à l'issue d'une réunion de crise, la nationalisation partielle du bancassureur Fortis en apportant 11,2 milliards d'euros. Au Danemark, Roskilde Bank a été rachetée par trois instituts financiers et Bonus Bank par Vestjysk Bank qui fusionne avec un autre institut régional. La banque allemande Hypo Real Estate (HRE) a décroché in extremis une ligne de crédit de plusieurs milliards d'euros auprès d'un consortium de banques allemandes qui lui permet d'éviter la faillite. L'Etat belge est prêt à soutenir également la banque franco-belge Dexia, comme il l'a fait avec Fortis, en cas de difficultés. Et la réaction des banques centrales ? La Banque centrale européenne (BCE) continue de renflouer les marchés, permettant aux banques de se refinancer et évitant une pénurie du crédit préjudiciable à l'économie : elle prévoit d'allouer 30 milliards de dollars dans le cadre d'une opération concertée avec la Réserve fédérale américaine (Fed). La Fed a pour sa part annoncé qu'elle augmentait de 330 milliards de dollars les lignes de crédit qu'elle accorde aux autres banques centrales pour leur permettre de faire des prêts en dollars, les portant à 620 milliards de dollars au total. Y. S.