Photo : S. Zoheïr Par Salah Benreguia Si, d'un côté, les révoltes qui secouent, depuis le début de l'année, les pays arabes assombrissent leurs perspectives de croissance, et de l'autre côté, l'économie mondiale est marquée par une reprise anémique, les différents indicateurs macroéconomiques de l'Algérie restent globalement positifs. Tel que souligné dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales publié, hier, le Fonds monétaire international prévoit pour l'Algérie une croissance du PIB de 2,9% en 2011 et de 3,3% en 2012, contre 3,3% en 2010. Exemple : l'un des principaux indicateurs économiques, en l'occurrence l'emploi. Sur ce point, le Fonds relève que le taux de chômage connaît des baisses consécutives en Algérie : de 10% en 2010, il devra reculer à 9,8% en 2011 et à 9,5% en 2012. Concernant un autre indice, et non des moindres, à savoir l'inflation, le FMI estime qu'elle devrait passer de 3,9% en 2011 à 4,3% en 2012, contre 3,9% en 2010. Comparativement à d'autre pays de la région MENA, les experts de l'institution de Bretton Woods constatent que l'inflation en Algérie est, de loin, faible par rapport à la moyenne de ces pays, qui est estimée à 9,9% en 2011 et à 7,6% en 2012 contre 6,8% en 2010. Le même constat est relevé dans une comparaison avec les pays exportateurs de pétrole de la région où la moyenne de l'inflation est chiffrée par le Fonds à 10,8% en 2011, à 7,6% en 2012 contre 6,6% en 2010. Dans ses projections pour la région du Maghreb (hors Libye), le FMI prévoit une moyenne de taux de croissance de 2,9% en 2011 et de 3,9% en 2012 contre 3,5% en 2010. En conséquence de la conjoncture politique en Tunisie, qui s'est traduite notamment par une baisse du tourisme et des investissements directs étrangers, la croissance sera de 0% en 2011 contre 3,1% en 2010, selon le FMI qui pronostique, toutefois, une remontée de la croissance à 3,1% en 2012. Un constat quasiment similaire est valable pour l'Egypte dont la croissance devrait être de 1,2% en 2011 et de 1,8% en 2012, contre 5,1% en 2010. Dans son analyse sur la région MENA dont plusieurs pays ont connu des mouvements de révoltes depuis le début de l'année, le FMI affirme que «les troubles sociaux ont nui à la croissance dans certaines économies et ont pesé lourdement sur les recettes touristiques, les flux de capitaux et l'investissement», ajoutant, par ailleurs, que «les prix du pétrole ont stimulé l'économie des pays exportateurs de brut de la région». Les perspectives à court terme, poursuit-il, «sont encore soumises à des incertitudes inhabituellement élevées, découlant principalement d'une situation politique instable dans certaines économies de cette région». «La restauration de la santé financière et la conception d'un modèle de croissance pour créer, à moyen terme, l'emploi et la croissance restent également cruciales dans cette zone», préconise le FMI. Pour les pays exportateurs de pétrole de la région, à l'instar de l'Algérie, le FMI considère que «les gouvernements doivent saisir l'opportunité présentée par les prix élevés du pétrole pour construire des économies plus diversifiées et durables».