Les syndicats autonomes de l'Education ont rendez-vous, aujourd'hui, avec des représentants du ministère des Finances et de la Fonction publique, dans une tentative de sauver l'année scolaire, menacée par une grève illimitée annoncée pour le mois prochain. En effet, après la montée au créneau du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), qui a annoncé une grève pour la mi-octobre, et le Syndicat national des travailleurs de l'Education (Snte), c'est autour du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), présidé par Nouar Larbi, et de l'Union nationale des professionnels de l'Education et la Formation (Unpef), de Sadek Dziri, d'agiter le spectre de la grève, à partir du 10 octobre. La rencontre d'aujourd'hui parviendra-t-elle à désamorcer la crise ? Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, qui s'est engagé à ouvrir les portes du dialogue avec les syndicats de l'Education, saura-t-il convaincre les professionnels de son secteur? Pas si sûr. En effet, les syndicats autonomes appréhendent avec beaucoup de méfiance cette rencontre, échaudés qu'ils sont par les innombrables promesses non tenues faites par M. Benbouzid. «Nous ne faisons plus confiance aux déclarations du ministre. Nous voulons du concret !» martèle Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest. De son côté, Sadek Dziri président de l'Unpef, a indiqué que son syndicat a reçu une invitation en vue de prendre part à la réunion d'aujourd'hui, qui portera sur le seul point du régime indemnitaire. L'Unpef réclame que les deux primes, dites de qualification et pédagogique, soient versées directement dans le salaire principal de l'enseignant, à l'instar de la prime de rendement. M. Dziri a indiqué que la prime de qualification doit être portée à hauteur de 45%, au lieu de 30% actuellement, au même titre que les autres catégories sociales. De plus, l'Unpef propose que le gouvernement octroie une indemnité «spécifique» au produit des professionnels du secteur, afin d'«équilibrer les disparités» contenues dans le régime indemnitaire du secteur de l'Education. En outre, l'Unpef suggère l'octroi d'une prime de caisse pour les intendants des établissements scolaire. Concernant l'épineux dossier des œuvres sociales, Sadek Dziri a souligné que ce dernier était toujours «en chantier», malgré l'engagement de la tutelle de le résoudre. A partir de Constantine, où il était en visite de travail, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a affirmé que des négociations autour de la plate-forme de revendications des enseignants seront entamées ce lundi . «Nous nous donnons un mois à 45 jours pour trouver des solutions, faute de quoi nous recourrons à un référendum auquel participeraient les enseignants et les travailleurs du secteur», a encore souligné M. Benbouzid, faisant part du «risque» de voir surgir des problèmes «intersyndicaux» qui ne sont pas du ressort du ministère. S'agissant des œuvres sociales, le ministre, rappelant son rôle de «facilitateur», a souligné que les 20 milliards de dinars se trouvant dans les caisses des œuvres sociales «n'appartiennent qu'aux enseignants et aux travailleurs du secteur qui auront le dernier mot pour leur utilisation». Le Gouvernement est «disposé à régler les problèmes soulevés par les enseignants» et a délivré, pour ce faire, un «quitus» au département de l'Education nationale, a encore ajouté M. Benbouzid qui a également évoqué la question des pensions de retraite, pour affirmer qu'elle «n'est pas spécifique aux enseignants, mais concerne tous les secteurs». Y.D.