Photo : S. Zoheïr Par Amel Bouakba Véritable problème de santé publique : les infections contractées en milieu hospitalier, dites infections nosocomiales, suscitent beaucoup d'inquiétudes en Algérie du fait de leur fréquence, leur gravité et leur coût socioéconomique. Les infections associées aux soins et l'importance du lavage des mains ont été au coeur des 8es Journées internationales d'hygiène hospitalière organisées, hier, par la société Nosoclean, à l'hôtel El Djazaïr. Une rencontre qui a réuni plusieurs intervenants Algériens, mais aussi étrangers, dont notamment le professeur Soukehal, chef de service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU Béni Messous, le docteur Lamine Latif, du service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU Blida, le docteur Bruno Grand Bastier, maître de conférences, responsable d'unité du service d'épidémiologie et de santé publique CHRU Lille. Tous ont mis en avant l'importance du lavage des mains qui constitue le premier moyen de lutte contre l'infection nosocomiale. Une mesure simple et efficace, qui est souvent négligée. Le lavage des mains avant d'examiner un patient, première étape des recommandations d'hygiène pour les soignants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est rarement respecté. Selon le docteur Lamine Latif, les infections manuportées (liées à la propreté des mains) sont responsables de 80% des infections nosocomiales, précisant que selon une étude réalisée récemment, 1 malade sur 10 est touché par les infections nosocomiales. Se laver est un geste anodin, mais si lourd de sens, dira le professeur Fadéla Djoudi, du service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU de Bab El Oued. Cette spécialiste souligne la nécessité de promouvoir et de sensibiliser sur le rôle de l'hygiène en tant qu'élément clef de la lutte contre les infections. Or, l'hygiène des mains reste insuffisante en Algérie. Elle évoquera une enquête réalisée par le ministère de la Santé dans 38 établissements sanitaires, qui montre que 25% des malades présentent une infection nosocomiale. Selon elle, l'hygiène hospitalière n'est pas une question de moyens mais de comportement». De son côté, le docteur Timsiline, directeur de Nosoclean, a insisté sur la nécessité de mettre en pratique des politiques de prévention nettement moins coûteuses, pour éviter les retombées de ces infections nosocomiales à l'origine de pathologies graves, de prolongements de la durée du séjour en établissements de soins et d'invalidité à long terme, de charges financières supplémentaires pour les systèmes de santé et dans des cas plus tragiques de pertes de vie humaine.