Un accord a été trouvé entre le mouvement Hamas et l'Etat hébreu sur un échange très particulier. Israël devrait libérer 1027 prisonniers palestiniens en échange de Gilad Shalit, soldat israélien capturé en 2006 par le mouvement Hamas. Ce dernier a annoncé que l'échange de prisonniers avec les forces israéliennes d'occupation sera exécuté en deux parties. La première dans une semaine et la seconde le sera au bout de deux mois. Khaled Mechaâl, responsable du Hamas, a révélé que dans un premier temps 450 prisonniers condamnés à la perpétuité ou à de lourdes peines devront être relâchés, et que les 550 détenus issus de la Cisjordanie, de la Bande de Ghaza, du Golan et d'El Qods, ainsi que 27 prisonnières seront libérés dans un délai de 2 mois. C'est à la faveur d'une médiation égyptienne et allemande que l'accord en question est devenu possible. Le soldat israélien serait déjà en Egypte, ayant transité par le passage de Rafah. Les négociations se seraient tenues au siège des services de renseignements égyptiens entre une délégation du Hamas, conduite par Ahmad al-Jaabari, chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, et des responsables israéliens. Pour Mechaâl, l'accord est une véritable «victoire nationale pour le peuple palestinien.» Des dizaines de milliers de palestiniens ont célébrés, hier dans les rues de Ghaza, «la victoire de la résistance». Les Brigades Al-Qassam avaient, lors d'une opération audacieuse, capturé, en juin 2006, le soldat israélien en le tirant de son tank stationné sur les terres palestiniennes occupées. L'annonce de l'échange a suscité une large réaction. Certaines capitales européennes, dont Paris, ont salué la libération du soldat de l'armée d'occupation. Le soldat en question est porteur de la double nationalité israélienne et française. Et personne ne semble s'interroger sur le problème de ces soldats de double nationalité, européenne et israélienne, qui opèrent dans les territoires occupés et violent le droit international au nom des deux appartenances. Israël demeure un Etat au dessus du droit international. L'Union européenne semble fermer les yeux sur les agissements des soldats israéliens, dans les territoires occupés, passibles des tribunaux. Pour l'heure, 6 000 palestiniens croupissent toujours, arbitrairement, dans les geôles israéliennes, dont 280 mineurs -34 ayant moins de 15 ans-. De plus 22 membres du Parlement palestiniens sont toujours emprisonnés. La majorité des détenus attendent un jugement. Les preuves de leur culpabilité sont faibles, voire inexistantes. Le système judiciaire de l'Etat hébreu, comme dans tous les systèmes coloniaux, est inique. Tous les rapports impartiaux sur le plan international le confirment. M. B.