Rejet n Hamas est prêt à accepter un Etat palestinien dans les frontières de 1967 sans pour autant reconnaître Israël, a affirmé son chef en exil en réaction aux propos de Carter. Le mouvement se dit prêt à accepter un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem pour capitale, un Etat souverain sans les colonies israéliennes, avec le droit au retour des réfugiés palestiniens, mais sans la reconnaissance d'Israël. Le chef du bureau politique de Hamas basé à Damas, Khaled Mechaâl a ainsi indirectement nié les déclarations de Carter qui avait affirmé plus tôt à Jérusalem que le Hamas serait prêt à reconnaître Israël si un accord de paix était conclu et approuvé par un référendum palestinien. «Nous refusons de dialoguer directement avec les Israéliens. Il y a des négociations indirectes concernant le soldat israélien capturé Gilad Shalit et l'échange des prisonniers. Mais nous mettons un veto sur les négociations directes avec Israël», a martelé Mechaâl. Il a affirmé en revanche que le Hamas n'avait «pas de problème à dialoguer avec les Etats-Unis». Selon Mechaâl, Carter a effectué «une action audacieuse et courageuse» en rencontrant le Hamas, mais «cela ne signifie pas que nous nous sommes mis d'accord sur tout». Mechaâl a indiqué avoir «refusé une proposition de Carter sur un cessez-le-feu unilatéral. Il a demandé que le Hamas cesse de lancer ses roquettes pendant 30 jours contre Israël afin de parvenir à une trêve». Mais «le Hamas veut un cessez-le-feu réciproque, que l'agression israélienne cesse et que le blocus sur Gaza soit levé», a-t-il dit. «Nous avons proposé une trêve de 10 ans avec Israël», a affirmé Mechaâl reprenant une précédente proposition du Hamas. Il a fait état d'efforts égyptiens déployés pour instaurer une trêve entre son mouvement et Israël. Mechaâl a aussi affirmé avoir dit à Carter que le Hamas préférait que les négociations indirectes sur l'échange de prisonniers avec Israël se poursuivent via l'Egypte afin de garantir la libération d'un nombre plus grand de prisonniers palestiniens. Carter a proposé, lui, que l'on «libère Shalit contre 71 prisonniers palestiniens dans un premier temps», a-t-il indiqué. Selon Mechaâl, le Hamas serait prêt à reconnaître un accord de paix négocié par le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président palestinien Mahmoud Abbas à condition qu'il soit soumis à un référendum. Mais selon lui, un tel référendum est impossible sans une réconciliation entre le Hamas et le Fatah de Abbas, évincé en juin 2007 de Gaza par le Hamas. Mechaâl a indiqué, par ailleurs, qu'il acceptait que le point de passage de Rafah, entre Gaza et l'Egypte, soit contrôlé par l'Egypte, le Hamas, l'Autorité palestinienne et l'Union européenne. «Notre objectif est de lever le blocus injuste», a-t-il dit. Le terminal de Rafah est fermé quasiment en permanence depuis 2006.