Le ministère des Affaires étrangères a annoncé, hier, la libération de deux otages, dont un Algérien, faisant partie de l'équipage du vraquier MV Blida, détourné par des pirates au large de la Somalie en janvier 2011. Dans un communiqué rapporté par l'APS, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, citant une «source sure», révèle la libération pour «des raisons humanitaires» de deux otages. Selon Belani, l'état de santé du marin algérien libéré «n'inspire aucune inquiétude particulière», et il serait transféré dans une «institution hospitalière de la région». Plus tard, le directeur général d'International Bulk Carriers (IBC) , Nacereddine Mansouri, armateur du navire, précise que le marin algérien Azzedine Toudji et un autre, Ukrainien, ont été libérés, en indiquant que les autorités algériennes s'activent pour «rapatrier» le premier. Les deux marins seraient actuellement pris en charge par la Force internationale qui réprime les actes de piraterie dans les eaux territoriales somaliennes. Une Force créée à la faveur de la résolution 1846 du Conseil de sécurité des Nations unies. S'agissant des 25 otages encore détenus par les pirates somaliens, dont 16 marins algériens, le DG de l'IBC a toujours soutenu que le contact avec les ravisseurs ne s'est jamais interrompu et que les négociations se poursuivent, rappelant la cellule de crise mise en place à Athènes par l'affréteur (Leadarrow). Il démentira à plusieurs reprises, ces dernières semaines, les affirmations faisant état de versement de rançon et qualifiera de pure invention l'information, révélée le 23 août par le journal Kenyan Somalia Report , sur les 7 millions de dollars exigés par les ravisseurs. De son coté, le porte-parole du MAE insiste sur le fait que «Les autorités algériennes restent pleinement mobilisées pour obtenir la libération de tous nos compatriotes dans les meilleurs délais possibles». Constituées en collectif, les familles des otages algériens tenaient régulièrement des sit-in pour répercuter leurs inquiétudes et celles de leurs «protégés» restés en contact téléphoniques irréguliers. Après des craintes et angoisses, fortement médiatisées, quant au mauvais traitement et à l'état de santé de leurs proches, le collectif s'en remet aux déclarations «rassurantes» des autorités. Le 1er janvier 2011, le vraquier battant pavillon algérien, MV Blida, a été arraisonné au large des côtes somaliennes par des pirates. À son bord 27 marins, dont 17 algériens. Les pirates somaliens détiennent près de 52 navires et 573 marins en otage, selon l'ONG Ecoterra. Devant les actes de piraterie et les vols à main armée commis contre des navires dans la région, le Conseil de sécurité de l'Onu a promulgué quatre résolutions en 2008, dont celle adoptée le 2 décembre (résolution 1846) pour lutter contre ce fléau. L'Algérie a durement bataillé pour la criminalisation de l'acte de paiement de rançon aux ravisseurs. Elle obtiendra gain de cause lors de la 18e session du conseil des droits de l'Homme de l'Onu, qui s'est tenue à Genève du 12 au 30 septembre 2011. S. A.