Bonne nouvelle pour les familles des 17 marins algériens détenus en Somalie, ou l'inquiétude demeure-t-elle de mise ? En effet, si l'un des marins algériens a été libéré mardi en compagnie d'un ukrainien pour des «raisons humanitaires», les pirates exigeraient toujours une rançon de pas moins de 4.5 millions de dollars, selon le site Somalia Report. Un des 17 marins algériens capturés le 1er janvier par des pirates somaliens dans l'océan Indien a été libéré mardi pour des considérations humanitaires, a annoncé hier le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration transmise à l'APS. Citant «des sources sûres», Amar Belani affirmera que le ressortissant algérien a été libéré en compagnie d'un autre otage de nationalité étrangère. Il s'agit selon les précisions du directeur général d'International Bulk Carriers (IBC), armateur du bateau arraisonné MV Blida, Nacereddine Mansouri, de Azzedine Toudji, 52 ans, originaire de Dellys, apprend-on auprès des familles des otages et d'un autre marin de nationalité ukrainienne. Le ressortissant algérien «a été transporté vers une institution hospitalière de la région», mais son état de santé «n'inspire pas d'inquiétude particulière», précise le porte-parole des AE, tout en affirmant que «les autorités algériennes restent pleinement mobilisées pour obtenir la libération de tous nos compatriotes dans les meilleurs délais possibles». Pour le porte-parole des familles des otages, Faouzi Aït Ramdane qui «s'est réjoui» de la nouvelle, il demeure que «nous nous inquiétons pour les autres otages». «Nous attendons avec impatience la libération des autres otages», dira Faouzi dans une déclaration au Temps d'Algérie, tout en affichant son inquiétude dans la mesure où, «l'état de santé de tous les otages ne cesse de se dégrader de jour en jour». Notre interlocuteur dira à l'adresse des autorités : «Puisque les autorités affirment qu'elles suivent le dossier de manière continue, les négociations n'étant jamais rompues, selon Mansouri de l'IBC, nous leur disons que nous leur faisons confiance. Mais nous demeurons inquiets», résume Faouzi. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter, selon le directeur d'IBC que nous avons contacté hier. «La vie des marins n'est pas en danger», nous dit-il, tout en affirmant que les négociations «se poursuivent». Mansouri (IBC) : «Aucune information n'a filtré sur les négociations» M. Mansouri refusera toutefois d'aller dans les détails de ces négociations, se contentant de nous annoncer : «Que ce soit du côté des pirates ou de l'affréteur, aucune information n'a filtré à propos des négociations», dont le caractère, doit, selon lui, rester confidentiel. Interrogé sur l'exigence d'une rançon de 4.5 millions de dollars, comme rapporté par le site Somalia Report, M. Mansouri estime qu' «il faut prendre avec une extrême prudence ce genre d'informations», rappelant que le même site avait rapporté auparavant que les pirates exigeaient 7 millions de dollars sinon «ils passeraient les otages au couteau». Le site affirme en effet, citant des sources proches des pirates, que ces derniers qui auraient nommé, «après l'échec des premières négociations autour de seulement 2.6 millions de dollars», un nouveau négociateur du nom de Looyan, exigeraient désormais une rançon de pas moins de 4.5 millions de dollars. «Les propriétaires nous ont dit qu'ils allaient envoyer un avion pour prendre les otages et nous avons refusé cette action. Nous allons les transférer vers le plus proche navire de guerre. Nous exigeons toujours 4,5 millions», aurait déclaré Looyaan qui ne voulait pas au début évoquer le montant de la rançon expliquant à Somalia report que le transfert de deux des membres de l'équipage qui sont gravement malades se fera sans aucune rançon. «C'est un geste humanitaire. Après, nous allons ouvrir la négociation sur la rançon», avait-il déclaré. L'Algérie, pour rappel, refuse tout payement de rançon et a même demandé devant l'Assemblée générale de l'ONU la criminalisation de cette politique. Le cargo avec 27 membres d'équipage, parmi lesquels 17 Algériens, a été capturé, pour rappel, le 1er janvier, alors qu'il se trouvait à 150 miles au sud-est du port de Salalah (Oman) et se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya. Les pirates somaliens détiennent 47 bateaux et 479 otages, selon le dernier décompte de l'ONG Ecoterra.