Photo : M. Hacène Par Amar rafa La question d'attribution des logements sociaux, qui a été qualifiée de véritable «bombe à retardement» sociale, au vu des contestations qu'elle a générées au fil des opérations de relogement qu'a connues le pays, constitue un véritable «casse-tête chinois» pour les autorités. Puisqu'il est devenu presque systématique que chaque affichage des listes s'accompagne de protestations, voire d'émeutes des citoyens, le gouvernement est dans l'obligation d'apporter des réponses à même de satisfaire les «recalés» qui se plaignent, à l'occasion, de passe-droits, clientélisme et d'anarchie pour qualifier les opérations de distribution des logements sociaux. Interpellé à ce sujet, le représentant du gouvernement en charge du secteur de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, s'est cru obligé de faire une mise au point au sujet des critères adoptés et des conditions de déroulement de l'opération de distribution qui, par ailleurs, suit son cours. Lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, M. Moussa a souligné jeudi, que «l'élaboration des listes des bénéficiaires de logements obéit à un encadrement rigoureux et ne se fait pas, comme pensent certains, de manière anarchique». Les autorités dûment habilitées à désigner les bénéficiaires, notamment de logements sociaux-locatifs et de logements participatifs aidés, «veillent à leur distribution dans le cadre de la transparence et de l'équité», a indiqué le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, en précisant que tout postulant au logement qui se sent lésé après l'affichage des listes a le droit d'introduire un recours. Concernant les critères de distribution des programmes de l'habitat et de l'aménagement du territoire, le ministre a souligné que les autorités publiques, «veillent à satisfaire les besoins de chaque commune en matière de logements et d'aménagement urbain» tout en prenant en compte «la disponibilité des assiettes foncières et des besoins supplémentaires dictés par l'expansion démographique». Selon les données avancées par M. Moussa, les besoins des wilayas en matière de logement s'élèvent à 1 115 000 unités, alors que le volume des programmes de wilaya approuvés par les autorités publiques est de 1,2 million d'unités. Le programme restant du dernier quinquennat, destiné au secteur, est de 800 000 logements, tous types confondus, à travers le territoire national, a indiqué le ministre, ajoutant que «le programme global de logement (plan quinquennal 2010-2014) comprend 2 millions d'unités auxquelles a été ajouté, sur décision du président de la République, un quota de 450 000 unités». Le ministre a précisé que ce quota englobe 200 000 logements sociaux-locatifs, 200 000 logements ruraux et 50 000 logements promotionnels aidés destinés à la catégorie des jeunes, soulignant que le «méga» projet arrêté par le secteur au titre du plan quinquennal 2010-2014 comprend 2 450 000 unités dont 1 million de logements sociaux-locatifs, 900 000 logements ruraux et 550 000 logements promotionnels aidés. Par ailleurs, le ministre a déclaré, en marge de la séance plénière du Conseil de la nation, que les pouvoirs publics œuvraient actuellement à «trouver une solution à la problématique du foncier» à laquelle sont confrontés les programmes de réalisation de logements à travers le pays, notamment dans la perspective de la construction à l'horizon 2014 de 2 450 000 logements toutes formules confondues.