Les syndicats de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens) se mobilisent activement pour venir au secours des 108 travailleurs de l'hôtel El Aurassi (Alger) licenciés «arbitrairement». «Nous exigeons la réintégration des 108 travailleurs licenciés», criaient hier des centaines de délégués syndicaux, lors d'un rassemblement grandiose, organisé dans l'enceinte même de l'établissement hôtelier. «Y en a mare de l'injustice, du mépris, de la discrimination…», insistaient les manifestants, décidés à en découdre avec le directeur général de l'établissement qu'ils accusent d'être responsable du pourrissement de la situation. «Nous sommes solidaires avec tous les travailleurs méprisés… Et là, nous ne demandons pas seulement la réintégration des travailleurs licenciés d'El Aurassi mais aussi le départ du directeur général», lance le représentant de l'Union locale de Rouiba.Pour rappel, les 108 travailleurs ont été licenciés immédiatement après avoir observé un arrêt de travail de deux heures. «Nous nous sommes élevés contre le climat de travail, contre la pression exercée sur de nombreux employés, contre les salaires dérisoires…», rappellent certains d'entre eux. «Le jour même (le 06/09/2011), nous avons reçu des lettres de licenciement pour les motifs suivants : abandon collectif de poste de travail, entrave à la liberté de travail et participation à un arrêt collectif de travail». Depuis, les «victimes» de cette décision «abusive» n'ont eu de cesse de tenir des rassemblements de protestation et réclamer leur droit à la réintégration dans leurs postes, en vain. La direction fait la sourde oreille. C'est là que l'UGTA décide d'intervenir et mobilise ses troupes pour venir à leur aide. «Nous vous informons que les syndicats du port, des banques et des postes vous soutiennent», lancent le représentant de l'Union locale d'Alger. «Le secrétaire générale de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, vous assure de son soutien», poursuit-il. Un autre rassure les manifestants que les travailleurs du secteur touristique et commercial sont aussi de leur côté. «Nous paralyserons les 48 wilayas du pays. Rien ne marchera jusqu'à ce que les 108 travailleurs licenciés reprennent leur travail», menace-t-il. «Ils pensent que l'UGTA est morte… Non, elle n'est pas morte. Nous sommes là et nous allons nous battre comme un seul homme pour défendre nos droits et notre dignité», insiste un autre représentant syndical. Les syndicats de l'UGTA, tous secteurs d'activités confondus, menacent de recourir à des actions d'envergure pour faire aboutir leur revendication : «Ce n'est que le commencement. Ce rassemblement est un petit séisme qui sera suivi d'un grand séisme et puis d'un tsunami… Le train est en marche. Plus jamais, nous ne nous laisserons faire.» K. M.