Photo : Wafia Sifouane De notre envoyée spéciale à Béjaïa Wafia Sifouane Devenu un rendez-vous incontournable du 4e art, malgré son jeune âge, le Festival international a eu droit lors de sa soirée inaugurale à une salle bondée de monde. Il faut dire que cette délocalisation a été une véritable bouffée d'oxygène pour ce festival ainsi que pour les Bougiotes qui étaient manifestement ravis de l'accueillir. Pour cette première soirée, la musique était à l'honneur avec une prestation de l'orchestre féminin de l'Association les amis de Sadek Bedjaoui. Quelques heures avant l'ouverture officielle, les organisateurs, histoire de mettre le public dans le bain, ont créé l'événement dans le hall du TRB avec un spectacle d'acrobates et de magiciens. Comme à l'accoutumée, la soirée inaugurale a été également l'occasion pour les organisateurs de rendre hommage à plusieurs personnalités du 4e art dont la plus marquante est celle du metteur en scène algérien Haroun El Kilani qui mène un véritable combat pour instaurer une véritable dynamique théâtrale au sein de sa région natale Laghouat. On n'oubliera surtout pas de mentionner sa passion démesurée pour les planches et son talent indéniable en matière de mise en scène. Il n'y a rien à dire, cet hommage est mérité ! Les organisateurs ont annoncé par la suite un hommage au défunt Abdelmalek Bouguremouh qui aura lieu prochainement lors du Fita. Le public a eu droit, par la suite, aux discours protocolaires faits par le commissaire du festival Brahim Nouel et le directeur du TRB Omar Fatmouche, le tout ponctué par des jets de confettis et un lâcher de ballons. Notons que ce dernier se définit plus comme une bouffonnerie qu'un geste festif surtout qu'il s'agit d'un festival de théâtre et non pas d'une boom ou d'un anniversaire. Après une ouverture assez carré et protocolaire, la troupe du théâtre régional de Béjaïa s'est invitée sur les planches avec le spectcale Au-delà la mer, conçu et mis en scène par le compositeur de talent Bazou. Primée par le Festival national de théâtre (mention spéciale du jury), la pièce «sans texte» et qui est une initiation assez réussie à la comédie musicale relate l'histoire ou plutôt le triste sort de toute une génération à travers l'exemple d'une jeune Algérien émigré en France en pleine Guerre de Libération nationale. Jeune émigré, ouvrier à Paris, déchiré par la douleur de l'exil. L'histoire du personnage principal est sans doute celle d'une centaine d'Algériens, une histoire douloureuse aux séquelles incicatrisables. Pour la raconter, la décrire les mots nous échappe, Bazou préfère la chanter et comment ! En revisitant des titres très select de Slimane Azem, Edith Piaf, Cheikh El Hasnaoui et beaucoup d'autres ayant chanté l'exil, l'amour et la paix. Mais Bazou ne s'arrête pas là et se penche sur la nouvelle génération celle qui rêve d'atteindre l'autre rive dans l'espoir d'une vie meilleure, une rive qui a déjà témoigné du passage de nos aïeux. Au-delà de ses rares lacunes, la pièce est un véritable délice, sonore surtout et qui reflète le savoir-faire du compositeur et sa capacité à narrer tout en musique et en beauté surtout. Intervenant au moment propice où la France commence à avouer ses crimes à demi-mot, la pièce a carrément séduit le public qui s'est régalé en reprenant en chœur des chansons qui ont bercé toute une génération. W. S. Coup d'envoi du festival international d'El Inchad à Tlemcen Le coup d'envoi de la seconde édition du festival international d'El Inchad a été donné dans la soirée de jeudi à la maison de la culture Abdelkader- Alloula par M. Hakim Miloud, le représentant de la ministre de la Culture. C'est le trio de Mounchidines de Constantine, en l'occurrence Nasser Mirouh, Abderrahmane Bouhbila et Abdeljalil Akhrouf, qui a ouvert cette manifestation internationale institutionnalisée à Constantine mais qui a été délocalisée à Tlemcen, consacrée cette année 2011 capitale de la Culture islamique. Les trois mounchidines, qui chantent pour la première fois ensemble, ont subjugué le public tlemcenien qui les a découvert et qui a été émerveillé par la maitrise vocale et musicale de ces trois jeunes, promis à un avenir prometteur. Interprétant diverses chansons religieuses et madih, soit en choral soit en solo, les jeunes Mirouh, Bouhbila et surtout le jeune rouquin Akhrouf ont fait montre de grandes capacités dans ce genre de chants religieux et mystiques. La hadra tunisienne a également gratifié l'assistance d'une variété de chants madih. Le public qui a énormément apprécié la prestation de cette troupe, composée de plus d'une vingtaine de personnes, l'a longuement ovationné. La seconde soirée de ce festival verra la production du mounchid libanais Mustapha El Djaâfari et du pakistanais Badr Ali Khan et, enfin, de la troupe «ennour» de la ville de Blida. Ce festival international d'El Inchad regroupe des mounchidines de neuf pays, dont l'Algérie, parmi lesquels figurent des mounchidines célèbres, notamment Nasseer Chemma qui a préparé un spectacle spécial pour la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique», rappelle-t-on.