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Dépistage du cancer du sein, le levier manquant à la synergie thérapeutique 10 000 nouveaux cas recensés annuellement en Algérie dont plus de 300 à Constantine
De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'on demeure à la phase d'autopalpation s'agissant du dépistage du cancer du sein. Des gestes simples, mais préventifs pour être au rendez-vous en cas d'apparition des premiers signes de la maladie. C'est la mesure principale à laquelle appellent la corporation médicale et les associations dont Oncologica qui résume les étapes à entreprendre dans un prospectus délivré aux femmes afin qu'elles restent sur leurs gardes devant une éventuelle «anomalie» révélée par une masse anormale découverte par la patiente elle-même. La plupart des particularités ne sont pas des cancers. «Rassurez-vous, seul votre médecin peut le savoir», tempère Oncologica pour l'aide aux cancéreux algériens. Toutefois c'est un constat alarmant et unanime que viennent de mettre en exergue les oncologues constantinois, il y a plus d'une semaine lors des 7es journées de cancérologie. La situation qui prévaut au niveau de la radiothérapie du CAC est plus qu'alarmante. Par-là, on est amené à dire, voire à certifier que toute la stratégie de lutte contre ce mal dans son volet relatif au dépistage demeure à la phase «embryonnaire» pour ne pas dire inexistante. Une réalité certifiée haut et fort par le professeur Kamel Bouzid président de la Société algérienne d'oncologie qui nous confiera que le dépistage de masse est inexistant, c'est ainsi qu'il a été décidé d'opter pour une vaste campagne d'ici à l'an prochain qui consacrera Tamanraset wilaya pilote. «L'opération sera ensuite élargie à tout le territoire», a-t-il expliqué avant de révéler que le corps médical compose avec les moyens du bord pour apporter son soutien thérapeutique aux malades. Même réaction chez M. Bensalem, oncologue au CHU, qui revenant sur le dépistage, certifiera l'absence de cette étape . Les femmes se présentent à un stade souvent avancé. Ce qui complique les chances de guérison. D'autant que la pénurie récurrente des médicaments hypothèque les chances de la thérapie, notamment pour les nouveaux cas. Les spécialistes demeurent unanimes tout en tirant la sonnette d'alarme : «Il n'y a pas un dépistage systématique programmé qui anticipe la prise en charge du cancer du sein dès son apparition. Seules quelques initiatives prennent au sérieux ce préambule signifiant pour alerter les femmes. Néamoins, on citera l'association Oncologica activant au niveau du CAC et qui lutte pour le respect du calendrier des patientes concernées par la radiothérapie. Outre leur action préventive sur le cancer dont celui du sein. Sur un autre chapitre, on ne le répétera jamais assez chez les oncologues, le CAC de Constantine suffoque et ne pourra prendre en charge tout l'Est algérien quand bien même les machines (accélérateurs) seront réceptionnées incessamment. Ce sont des centaines de patientes qui s'y amassent pour espérer une séance de radio ou de chimiothérapie. Elles sont obligées de prendre leur mal en patience jusqu'à la concrétisation à l'horizon 2014 du plan adopté par le ministère qui vise à régler la situation, et ce, par la livraison des espaces en phase de réalisation à travers le territoire. En Algérie, on estime à 10 000 nouveaux cas par an du cancer du sein. Et face à l'absence quasi présente du dépistage, le nombre pourrait augmenter, si aucune mesure n'incitait au dépistage précoce, selon des normes et des engagements ayant prouvé leur efficacité sous d'autres cieux. «Il faudra activer pour livrer les autres centres anticancers en réalisation à travers l'Est», articule-t-on. Mme Djemâa presse le citron sans ambages, une façon d'inciter les pouvoirs publics à travailler sans «bureaucratie» qui puisse sacrifier la santé des cancéreux. Elle a mis en exergue la dure réalité, celle de ne pouvoir prendre en charge tous les patientes concernées par la radiothérapie pour manque de moyens. «Une sur trois bénéficie de ce type de traitement. Et les autres malades sont en train de mourir», a révélé la spécialiste. Ainsi, nul ne pourra dissimuler la situation constatée au centre anticancer. Le CHU attend toujours ses trois machines de traitement accordées par le ministère en 2007. Actuellement, le CAC fonctionne avec trois vétuses appareils venant à la rescousse de tout l'Est. Les deux accélérateurs modernes promis tardent à rendre la joie aux patientes privées de radiothérapie. Les lenteurs administratives venant aggraver la santé des cancéreux necessiteraient-elles un dépistage approprié ? Seuls les pouvoirs publics pourront enfreindre la bureaucratie dans le seul intérêt de répondre à une urgence, celle de sauver des êtres humains… avant tout.