Photo : M. Hacène De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi la santé bat-elle de l'aile ou bien nécessite-t-elle un traitement de fond ou simplement un nouveau diagnostic et un recentrage ? La sonnette d'alarme tirée dernièrement par le réseau des associations de malades chroniques pour la création en Algérie d'un programme national de prise en charge des maladies chroniques n'a pas retenti sans motif valable. Au contraire, cet appel vient témoigner du malaise auquel cette frange est confrontée. Quoi que l'on dise de bon au sujet de la réforme de la santé engagée dans le pays, un constat douloureux et éloquent sur la situation des malades chroniques y met un bémol. Hémophiles, cancéreux, insuffisants rénaux, diabétiques, pour ne citer que ces catégories de malades chroniques, continuent de subir un quotidien peu gérable. Parfois, ils ne doivent leur salut qu'au travail rigoureux et caritatif des associations locales qui servent de passerelles entre les malades et l'administration. C'est le cas, à titre d'exemple, d'«Oncologica» qui apporte son soutien aux concernés par la radiothérapie, sinon leur procure des rendez-vous pas toujours faciles à décrocher avec la récurrente pénurie de réactifs. D'autres associations comme «Oncologica» s'occupent tant bien que mal de l'état de santé des diabétiques, des myopathes et autres. Chacune lutte à sa manière et avec les moyens dont elle dispose pour satisfaire les malades. Toutefois, elles doivent travailler sans vraiment compter sur l'apport des pouvoirs publics. La prise en charge des malades chroniques à Constantine est tout sauf exemplaire.Cette insuffisance aura été d'ailleurs décriée dernièrement lorsque le ministre de la Santé, Saïd Barkat, avait effectué une visite dans la wilaya de Constantine où il a procédé à l'ouverture des travaux d'un séminaire sur l'oncologie. Lors de cette visite, le ministre avait promis que le centre anti-cancer «aura deux accélérateurs d'ici le mois de juin». Une intention aussi particulière de doter cette structure de deux appareils est justifiée par son importance. En effet, le centre anti-cancer de Constantine accueille les malades des 17 wilayas de l'Est et du Sud, en attendant le parachèvement des projets relatifs à la réalisation des centres anti-cancer dans différentes régions du pays.S'agissant des statistiques se rapportant à la hausse ou à la baisse des pathologies dans la circonscription, on saura de sources hospitalières que des maladies chroniques sont en augmentation. Le diabète occuperait la première place. Les mêmes sources hospitalières avancent une trentaine de nouveaux cas par mois. La barrière est franchie, ont estimé les spécialistes qui réitèrent leur volonté d'opter en permanence pour des actions préventives en vue d'alerter sur cette maladie aux complications irréversibles. Le cancer enregistre également des chiffres alarmants puisqu'il ne se passe pas un mois sans que le service d'oncologie enregistre de nouveaux cas. «C'est le cancer du sein chez la femme et du poumon chez l'homme qui dominent», apprend-on. Là aussi les oncologues préconisent la prévention, la sensibilisation et l'information. Ainsi, toutes les structures spécialisées prônent des actions de sensibilisation et de prévention pour faire baisser l'incidence des maladies chroniques qui menacent la santé publique. Seule leur réduction permettra de les circonscrire d'autant que leur prise en charge n'est pas optimale, à Constantine comme ailleurs en Algérie. Ce sera l'autre cheval de bataille que doit enfourcher la tutelle, en plus de la médecine de proximité, pour veiller à la santé de la population. Et les pouvoirs publics peuvent commencer par le soutien aux associations pour apporter des solutions intermédiaires avant la concrétisation du programme national de prise en charge des malades chroniques.