Jusqu'au 3 novembre prochain, le Musée national d'Art Moderne d'Alger (MAMA) propose aux visiteurs une exposition intitulée La photo événement où vingt trois artistes photographes exposent plus d'une centaine de photos en noir et blanc où en couleurs abordant différentes thématiques, inspirées du quotidien et des préoccupations sociales, culturelles et spirituelles.A cette effet, lors de la présentation de l'exposition dont le vernissage avait eu lieu le 25 septembre passé, le commissaire de l'exposition et directeur du Musée, Mohamed Djehiche avait souligné à propos de l'exposition : «Faisant côtoyer de grands noms de la photographie et de jeunes talents, cet événement de la photographie met en lumière des travaux allant du témoignage humaniste à la recherche introspective, de l'inventaire sociologique au voyage imaginaire avec des approches fondées sur la rencontre».Dès lors, le visiteur du MAMA est convié à un voyage illustré par cet instant magique du déclic de l'appareil, figeant en un instant d'éternité, la nébuleuse du quotidien, le transcendant en un véritable acte artistique.Les visiteurs pourront ainsi découvrir dans cette exposition les œuvres d'artistes photographes confirmés à l'instar de celle de Ferhat Bouda offrant un véritable périple dans les terres lointaines de la Mongolie, loin des clichés touristiques pour faire découvrir le véritable quotidien de ce peuple millénaire dont l'histoire est en déperdition. Quant à Rafik Zaidi sur la thématique «Table rouge» il offre un regard original sur la séculaire «Meida» qui se transforme en véritable tableau vivant où se conte, au milieu des beignets, du pain maison et des plats entamés, l'histoire d'une convivialité séculaire où l'art culinaire n'est qu'un prétexte pour conter la vie, ses joies, ses désespoirs mais surtout ses grands moments de communions que l'ambiance soit électrique ou festive.On ne peut aborder cette exposition sans citer les œuvres des femmes photographes qui par leurs sensibilités apportent un regard emplit de fraicheur mais aussi de profondeur à l'instar de celui d'Amina Zoubir autour de la thématique des ambiances de mariages, de Fatma Chafâa qui aborde l'épineux thème de l'exode rural et du déracinement. Ou bien celui de Samira Sahnoune qui sur la thématique intitulée Fenêtres dévoile tout un univers comme «une étrange vitrine sur la vie des maisons».Il est à noter qu'à l'occasion de cette exposition plusieurs photographes de presse ont proposé leurs œuvres afin de souligner des thématiques qui leur tenaient à cœur et qui n'avaient pas de place dans le vertigineux rythme de leur métier. Citons à titre d'exemple Baghdadi Souhil d'El Watan qui aborde la thématique de l'émigration et du rêve du retour vers la patrie, à travers des photos réalisées l'année passée où il aborde, le quotidien difficile d'un jeune syrien vivant au Danemark. Il y a également Abdelkader Fidouh du quotidien l'Echo d'Oran, qui offre un regard poignant sur la ville d'Oran, celle de la pauvreté et de la mendicité au milieu du mépris général. Pour sa part, Benyoucef Cherif, de l'agence Gamma, présente une série de photographies en noir et blanc sur les lieux saints de l'Islam avec la particularité d'utiliser le terme cadrer au sens propre du mot puisque sur chacune des photos un détail est mis en relief à travers un cadre, une manière de zoomer sur le point précis qui fait qu'une photos s'enveloppe d'une aura artistique.Par ailleurs, et dans le cadre de ce Festival dédié à la photographie d'art, le Centre des arts et de la culture du palais des Raïs (Bastion 23), abrite des projections vidéos en boucle, réalisées par de jeunes à partir d'une idée ou d'un thème choisi. Un atelier d'initiation à l'art et aux techniques de la photographie destiné aux enfants débutera à partir d'aujourd'hui samedi au MAMA. Les meilleures photos prises feront l'objet d'une exposition. De même, un cycle de plusieurs conférences a été organisé dont la prochain intitulé «La photo comme stimulateur de l'écriture» sera animé par Hamid Grine le 29 octobre prochain. S. A.