Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Comme d'habitude, l'appel du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) à la grève a eu un écho favorable auprès des concernés. En effet, ces derniers sont mobilisés depuis au moins quatre mois pour faire pression sur la tutelle. Hier, au premier jour du mouvement, leur adhésion était très importante, surtout dans les wilayas de l'intérieur. Cela s'explique par le fait que dans les villes du Nord, les soins spécialisés de santé sont assurés par les praticiens spécialistes avec l'assistance d'autres corps du secteur (infirmiers, infirmiers spécialisés, résidents, etc.). C'est le cas surtout dans les CHU et les EHS. En revanche, dans les wilayas de l'intérieur, ce sont ces médecins qui assurent pratiquement toute la chaîne de soins. Ce qui fait que la paralysie est presque totale, et cela pénalise lourdement aussi bien les malades que les services de santé. Selon le président du syndicat, le Dr Mohamed Yousfi, le taux de suivi de la grève dépasse les 75%. La décision de maintenir l'appel au débrayage a été prise après le non aboutissement d'une réunion dite «de conciliation» avec les représentants du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Une réunion à laquelle ont assisté des responsables du ministère du Travail et de la Protection sociale et de la direction de la Fonction publique. Cette rencontre de réconciliation, tenue le 20 octobre dernier, s'est avérée non concluante après plus de dix heures de discussion. «Les responsables du ministère de tutelle refusent de s'engager par écrit sur la satisfaction de nos revendications. Sans engagement écrit, nous ne pourrons pas renoncer à notre mouvement», indique le représentant du syndicat. Le mouvement de grève n'est pas nouveau, il a été enclenché durant l'année 2010, gelé et a repris cette année avant d'être gelé à nouveau le 22 mai dernier à la suite de la signature d'un accord avec le ministère pour la prise en charge de toutes les revendications exprimées. Depuis, rien de concret. Raison pour laquelle, les praticiens spécialistes reprennent la protestation avec plus de force et d'engagement, relevant que leurs camarades de l'Education nationale ont eu droit à un nouveau traitement de leur dossier de statut particulier : «Ils ont rouvert le dossier du statut particulier de nos amis de l'Education nationale, pourquoi ne le font-ils pas avec le nôtre ?», demande le Dr Yousfi. Il rappelle les trois revendications principales des praticiens spécialistes : «Amendement du statut particulier, révision du régime indemnitaire et organisation du concours pour le passage à des grades supérieurs.» La grève se poursuit pour une durée indéterminée, jusqu'à ce que le ministre se décide à prendre les mesures qui seront à même de dissuader les concernés de quitter en masse le secteur de la santé publique. «Au moins 2 000 spécialistes ont quitté le secteur depuis juin dernier», rappelle le président du Snpssp.