De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier, vers 6h30 du matin, les habitants de la petite agglomération de Koudiat Merah, commune de Aïn Berda située dans la wilaya de Annaba, ont coupé la Route nationale 21 reliant le chef-lieu de wilaya à la ville de Guelma. Un barrage dressé avec différents objets, troncs d'arbres, tôles, pneus brûlés et grosses pierres a bloqué la circulation dans les 2 sens empêchant camions, taxis, véhicules particuliers et bus de rejoindre leurs destinations. Ecoliers, lycéens, travailleurs ou simples passagers sont restés bloqués presque toute la journée et certains ont dû rebrousser chemin ou emprunter des voies secondaires. Selon le représentant des protestataires que nous avons pu contacter, les habitants ont eu recours à ce moyen pour la 2e fois pour attirer l'attention des autorités sur les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent : «Il y a six mois, nous nous sommes plaints auprès des autorités qui ne nous avaient pas écoutés et nous avions dû recourir à ce moyen. Le chef de daïra d'El Hadjar avait été dépêché par le wali et il nous avait promis de prendre en charge nos doléances. Celles-ci ont trait au bitumage de la route qui mène à notre village situé à 3 km de la RN 21, à la construction d'un stade et d'une maison de jeunes ainsi que le problème du logement rural qui n'est toujours pas réglé. A ce jour, nous n'avons rien vu venir et nous sommes revenus à la charge dans l'espoir que cette fois on nous écoutera et on nous prendra au sérieux. Nous voulons que le wali vienne ici !» Les éléments de la Gendarmerie nationale qui ont investi les lieux sont restés postés à quelques mètres des protestataires attendant l'ordre d'intervenir pour libérer la voie et rétablir la circulation. Un officier a proposé aux habitants de désigner une délégation qui sera reçue par le wali pour lui exposer la situation mais les manifestants ont refusé et ont exigé la présence du wali pour «qu'il constate par lui-même le cadre de vie dans lequel nous sommes et les conditions extrêmes dans lesquelles nous vivons», a répondu un des protestataires. Au moment où nous mettons sous presse, la situation était toujours bloquée et les manifestants campaient toujours sur place.