Synthèse de la Rédaction économique L'euro a confirmé sa baisse hier face à toutes les autres grandes devises, dollar, yen, franc suisse et livre, victime des tensions persistantes sur les marchés financiers européens et de l'absence de réponse commune à l'issue du sommet des chefs d'Etat à Paris. Hier, vers 13h00 GMT (15h00 à Paris), l'euro valait 1,3599 dollar contre 1,3781 dollar vendredi soir. Dans la matinée, il a même touché un nouveau plus bas face au dollar depuis plus de quatorze mois, à 1,3543 dollar. L'euro a également fortement baissé face à la monnaie nippone à 140,74 yens à 13h00 GMT contre 145,16 vendredi soir, après avoir même touché un plus bas depuis mars 2006 à 139,80 yens pour un euro. Face au dollar, l'euro retombe au niveau atteint le 23 août 2007 et il cumule une perte de plus de 15% par rapport à son record historique du 15 juillet à 1,6038 dollar. En effet, si le dollar a profité de l'adoption définitive du plan Paulson, par la Chambre des représentants américaine vendredi, par 263 voix contre 171, l'euro a souffert, quant à lui, des problèmes qui frappent désormais les établissements financiers européens. «La crise financière reste aiguë après l'échec du sommet européen, pendant le week-end, à proposer une réponse commune et le sauvetage d'Hypo Real Estate», ont commenté les analystes de Brown Brothers Harriman, ajoutant que «ce contexte avait poussé les banques européennes à se séparer de leurs euros et des autres devises pour obtenir des dollars». La tourmente financière s'est en effet encore amplifiée en Europe au lendemain de la prise de contrôle par BNP Paribas des activités belges et luxembourgeoises de la belgo-luxembourgeoise Fortis, alors qu'Hypo Real Estate, la quatrième banque d'Allemagne, est au bord de la faillite et fait l'objet d'un plan de sauvetage gouvernemental. Les analystes ont souligné également la persistance de tensions sur le marché du crédit. «Les taux du Libor ont continué de faire des bonds, s'élevant à 4,2% pour le taux à trois mois, en dollars», notaient les analystes de BNP Paribas, jugeant que ce niveau (plus du double du taux directeur actuel de la Réserve fédérale, fixé à 2% depuis avril) n'était «pas soutenable». «Si les gouvernements européens ne prennent pas de mesures pour réduire ces écarts, l'effondrement de l'euro n'est qu'une affaire de semaines», ont-ils pronostiqué. L'euro a marqué hier une nouvelle baisse, y compris contre la livre britannique qui a retrouvé des niveaux inconnus depuis mardi dernier, à 77,45 pence contre 77,75 vendredi, et contre le franc suisse qui s'échangeait à 1,5538 franc suisse pour un euro contre 1,5557 vendredi. Le yen, monnaie résistante quand l'aversion au risque augmente sur les marchés, a tiré pour sa part parti hier de son faible taux d'intérêt et du moindre risque qu'elle représente pour les investisseurs, et pas seulement contre l'euro. Ainsi, le dollar était lui aussi en forte baisse à 13h00 GMT face à la monnaie nippone à 103,33 yens contre 105,27 à la fin de la semaine dernière. Le yen frôle désormais ses plus hauts niveaux depuis deux ans, et il est monté en matinée jusqu'à 102,85 yens pour un dollar.