Réaction - Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés ce dimanche dans le centre de Damas pour afficher leur soutien au Président Bachar al-Assad et dénoncer la décision de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie. «Le peuple veut Bachar al-Assad», criaient les manifestants réunis sur la place Sabaa-Bahrat. Les manifestants chantaient aussi des airs patriotiques en agitant des drapeaux et des portraits du Président syrien. La télévision publique a aussi diffusé des images d'une autre manifestation pro Assad sur la place des Omeyyades à Damas, ainsi que de plusieurs rassemblements à Alep (nord), Lattaquié (ouest) et d'autres villes du pays. «Le peuple syrien remplit les places de la patrie et annonce son refus de la décision de la Ligue arabe», a commenté la télévision. Hier soir, aussitôt la décision de la Ligue arabe prise, plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés devant les ambassades du Qatar et de l'Arabie saoudite à Damas. L'ambassade saoudienne a été attaquée. Plusieurs manifestants se sont introduits dans les locaux de la chancellerie, détruisant ses fenêtres et saccageant ce qu'il y avait à l'intérieur. D'autres manifestants ont forcé la grille de l'ambassade qatarie et sont montés sur le toit, enlevant le drapeau du Qatar pour le remplacer par le drapeau syrien. Le Liban, qui s'est opposé à la décision, appelle les pays arabes à aider la Syrie à sortir de la crise et à préserver son unité et sa souveraineté. Le ministre libanais des Affaires étrangères a, en outre, averti contre les conséquences de l'exacerbation de la situation en Syrie, en proie à des contestations émaillées de violences depuis mars dernier. La suspension de la Syrie par la Ligue arabe «aura des répercussions négatives sur le pays et la région», a-t-il averti, déplorant que «cette mesure allait compliquer davantage les choses». La décision de la Ligue arabe «ne va pas en faveur de la paix et de la stabilité de la région, mais elle va compromettre les bases de la coopération arabe commune», a-t-il ajouté. La Ligue arabe a accédé, hier, à la demande des opposants au régime de Bachar al-Assad en suspendant la Syrie et en la menaçant de sanctions, un camouflet sévère pour Damas motivé par son refus d'appliquer comme promis le plan arabe de sortie de crise. Dix-huit des vingt-deux membres de la Ligue ont voté en faveur de la «suspension de l'adhésion de la Syrie à toutes ses réunions» à compter du 16 novembre et ce, «jusqu'à l'application dans sa totalité du plan arabe de sortie de crise accepté par Damas le 2 novembre». Cette décision a été annoncée par le chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, à l'issue d'une réunion ministérielle au siège de l'institution au Caire. La Ligue prône également des «sanctions politiques et économiques» contre le pouvoir syrien s'il continue à ignorer le plan de règlement arabe, a précisé M. Thani, sans donner plus de précisions sur ces mesures.