Photo : Sahel Par Amirouche Yazid La prochaine réunion de coordination des pays du Champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger), dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, sera élargie à d'autres pays de la zone. Prévue dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, au mois de décembre prochain, cette réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères des pays du champ du Sahel va connaître la participation des pays qui ne sont, jusque-là, pas inscrits dans des accords de luttes concertées contre les phénomènes sus-cités. Le rendez-vous de Nouakchott marquera donc l'élargissement de la coordination avec la participation, la première, de trois autres pays. Il s'agit du Tchad, du Nigeria et du Burkina Faso.Désormais, la lutte contre le terrorisme et le banditisme dans cette région passe au 4+3. Pourquoi cette mesure ? Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a expliqué cette nouveauté par la connexion désormais établie entre les groupes armés exerçant au Nigeria. «Des connexions constatées entre l'organisation terroriste Boukou Haram activant au Nigeria et les groupes terroristes agissant dans les pays du Sahel», a indiqué Messahel. La déclaration a été faite dans l'après-midi d'hier, à Alger, lors du point de presse animé avec son homologue mauritanien, M. Hamadi Ould Baba Hamadi, en visite de travail en Algérie dans le cadre de la 10e session du comité de suivi algéro-mauritanien. Messahel a, par ailleurs, relevé que l'objectif de cette rencontre est «d'évaluer le degré de la menace terroriste et œuvrer en conséquence par des actions collectives très concrètes». Qu'en est-il de la part et de l'implication de la Libye dans cette lutte ? Abdelkader Messahel a réitéré ce qui a été dit par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, le 31 octobre dernier. «Alger attend que le nouveau gouvernement libyen se forme» pour voir comment seront abordées les questions d'ordre sécuritaire. Messahel a néanmoins souhaité que «le futur gouvernement libyen prenne les décisions importantes dans la lutte contre le terrorisme». Si le ministre algérien a souligné à maintes reprises la nécessité de «tenir un même discours et d'agir ensemble», les propos tenus par son homologue mauritanien ne manque pas d'ambigüité et d'équivoque. «Nous, on ne connait pas El Qaîda, on connaît des bandes de criminels», a déclaré M. Ould Hamdi, répondant à une question sur la coopération sécuritaire. Dans le registre de la coopération algéro-mauritanienne, les deux parties semblent se rendre compte de la faiblesse de leurs échanges commerciaux. Le volume des échanges commerciaux entre Alger et Nouakchott ne dépasse pas les 3 millions de dollars.