Réagissant aux résultats de la commission d'enquête sur la hausse des prix de certaines denrées alimentaires, le groupe parlementaire du parti d'En Nahda a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il dénonce le bien-fondé même de cette démarche. Mieux : il exige l'annulation pure et simple de ses conclusions. Les parlementaires estiment, en effet, que la mise en place de ladite commission vise en réalité à «barrer la route» à l'initiative dont ils avaient été eux-mêmes les auteurs, et qui consiste en la désignation d'une commission d'enquête «souveraine» à laquelle adhéreraient d'autres parlementaires issus des différentes formations politiques siégeant à l'Assemblée populaire nationale (APN). Pour rappel, la Commission d'enquête parlementaire avait remis, il y a deux jours, son rapport final sur la hausse des prix qu'avait connue le pays, il y a plusieurs mois, et qui avait concerné plus précisément les aliments de base que sont l'huile et le sucre. Une hausse, rappelons-le encore, qui s'était traduite par une tension sociale qui avait fini par prendre la forme, en janvier 2011, de violentes émeutes ayant épargné peu de wilayas du territoire national. Tout en rejetant ainsi les résultats de cette Commission d'enquête, les rédacteurs du communiqué se disent «confortés» dans leur conviction, à savoir que la deuxième Chambre du Parlement «s'est vidée de sa substance et n'est qu'un instrument entre les mains d'un gouvernement qui s'en sert à sa guise afin de justifier tous types de turbulences, parce qu'il s'agit d'un gouvernement d'alliance voué à l'échec social et économique». Pour les parlementaires d'En Nahda, les résultats de cette Commission traduisent l'absence d'exercice des prérogatives de cette Assemblée, qui sont celles du contrôle, du suivi et de l'expression de la volonté populaire. Les auteurs du communiqué de dénonciation considèrent, par ailleurs, que «limiter les raisons de la colère populaire à de simples justifications marginales (hausse des prix mondiaux, mauvaise organisation du marché, forte spéculation….) est une preuve du non- aboutissement du travail de ladite commission. Que le gouvernement cherche à se disculper politiquement des troubles sociaux ayant été vécus à l'époque n'est, en fait, qu'une tentative d'occulter les phénomènes de corruption et de ralentissement économique qui sévissent dans le pays», ajoute le communiqué, signé du président du groupe parlementaire, Ali Hafdhallah. Les partis de l'Alliance présidentielle, que sont le FLN, le RND et le MSP, sont accusés de participer au «mépris» du peuple à travers les résultats de la Commission «incriminée», cela au moment où les réelles aspirations pour une «vie digne et décente» de ce dernier sont ignorées. M. C.