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La chambre d'accusation confirme la criminalisation de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest Des pourvois en cassation contre l'arrêt de renvoi ont été introduits
Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Le délibéré de la chambre d'accusation près la cour d'Alger dans le dossier lié au scandale de l'autoroute Est-Ouest a été rendu mercredi dernier. La chambre d'accusation a décidé de confirmer la criminalisation de l'affaire et de suivre donc la décision prise par le juge d'instruction dans son arrêt de renvoi. Selon certains avocats des quatorze mis en cause dans cette affaire, la chambre d'accusation a même retenu de nouveaux chefs d'inculpation à l'encontre de certains accusés. Ces derniers ont décidé, dans leur majorité, d'introduire un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême contre l'arrêt de renvoi. Ainsi donc, l'affaire ne sera pas enrôlée avant que la Cour suprême ne se prononce sur le renvoi en cassation. Il est à rappeler que l'instruction dans ce dossier, opérée par le pôle judiciaire spécialisé, a abouti à l'accusation de quatorze personnes dont le principal accusé est Chani Mejdoub, en détention depuis près de deux ans. Il est reproché, entre autres, à ce dernier, le trafic d'influence, la corruption et le blanchiment d'argent. Chani, selon l'accusation, jouait le rôle d'intermédiaire entre la société chinoise Citic-CRCC et la japonaise Coojal, ainsi que des responsables du ministère des Travaux publics. Parmi ces derniers, deux proches collaborateurs du ministre sont mis en cause, à savoir le chef de cabinet et le secrétaire général. A leur encontre, le juge d'instruction a retenu le trafic d'influence, la corruption et l'abus d'autorité. Il les a placés sous contrôle judiciaire. Dans ce dossier est également accusé le directeur des nouveaux projets auprès de l'Agence nationale de l'autoroute et un conseiller auprès du ministre de la Justice. D'autres personnes (des intermédiaires, marchands informels de devises) sont accusées dans cette affaire, contre lesquelles le juge d'instruction a retenu l'association de malfaiteurs, un chef d'accusation qui a permis de criminaliser le dossier. Des représentants des entreprises chinoise et japonaise ont également été inculpés pour trafic d'influence, corruption, participation à dilapidation de deniers publics et octroi d'indus cadeaux. L'ancien directeur de la planification au sein du ministère des Transports est le deuxième plus important inculpé dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest. Ce dernier aurait, selon des articles de presse, monnayé des informations relatives aux marchés du secteur des transports. Il aurait reçu d'importantes commissions de la part d'entreprises étrangères qui ont obtenu les marchés du tramway et du téléphérique contre les informations qu'il donnait ; des sommes importantes qui auraient transité par des comptes de son épouse et de sa belle-sœur, domiciliés dans plusieurs pays étrangers. A préciser que l'épouse de cet inculpé n'est autre que la fille d'un membre de l'autorité de lutte contre la corruption. Selon la presse toujours, d'autres noms ont été cités lors de l'instruction, à l'exemple de celui d'un trafiquant d'armes français très connu ou encore ceux d'anciens ministres algériens. A préciser, enfin, qu'aucune expertise n'a été faite pour le moment, permettant d'évaluer la somme des deniers publics dilapidée.