Photo : Riad Par Hasna Yacoub Le délibéré de la Chambre d'accusation près la Cour d'Alger dans le dossier lié au scandale de l'autoroute Est-Ouest, qui devait être rendu hier, a été reporté au 16 novembre prochain. La Chambre d'accusation devra statuer sur les qualifications des faits reprochés aux quatorze inculpés cités dans ce dossier. Il est à rappeler que le dossier de l'autoroute Est-Ouest a été traité par le pôle judiciaire spécialisé, près le tribunal de Sidi M'hamed. Le juge d'instruction, qui a procédé aux investigations, a décidé de criminaliser l'affaire. Au principal accusé, Chani Mejdoub, qui est en détention, il est reproché entre autres le trafic d'influence, la corruption et le blanchiment d'argent. Chani, selon l'accusation, jouait le rôle d'intermédiaire entre la société chinoise, Citic-CRCC, et la japonaise Coojal et des responsables du ministère des Travaux publics. Parmi ces derniers, deux proches collaborateurs du ministre sont mis en cause, à savoir le chef de cabinet et le secrétaire général. A leur encontre, le juge d'instruction a retenu le trafic d'influence, la corruption et l'abus d'autorité. Il les a placés sous contrôle judiciaire. Dans ce dossier, est également accusé le directeur des nouveaux projets auprès de l'Agence nationale de l'autoroute, et un conseiller auprès du ministre de la Justice. D'autres personnes (des intermédiaires, marchands informels de devises) sont accusées dans cette affaire contre lesquelles le juge d'instruction a retenu l'association de malfaiteurs, un chef d'accusation qui a permis de criminaliser le dossier. Des représentants des entreprises chinoise et japonaise ont également été inculpés pour trafic d'influence, corruption, participation à dilapidation de deniers publics et octroi d'indus cadeaux. Selon un article paru dans la presse nationale, l'ancien directeur de la planification au sein du ministère des Transports est deuxième plus important inculpé dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest. Ce dernier aurait monnayé des informations relatives aux marchés du secteur des transports. Il aurait reçu d'importantes commissions de la part d'entreprises étrangères qui ont obtenu les marchés du Tramway et le téléphérique contre les informations qu'il donnait. Des sommes importantes qui auraient transité par des comptes de son épouse et sa belle-sœur, domiciliés dans plusieurs pays étrangers. A préciser que l'épouse de cet inculpé n'est autre que la fille d'un membre de l'autorité de lutte contre la corruption. Selon la presse toujours, d'autres noms ont été cités lors de l'instruction, à l'exemple de celui d'un trafiquant d'armes français très connu ou encore ceux d'anciens ministres algériens. A préciser enfin qu'aucune expertise n'a été faite pour le moment permettant d'évaluer la somme des deniers publics dilapidée. Le 16 novembre, la Chambre d'accusation rendra son délibéré. Elle décidera, ou de suivre le juge d'instruction dans sa qualification ou exigera un complément d'enquête.