Une étude épidémiologique réalisée en Algérie a démontré que le contrôle du principal risque cardio-vasculaire, le LDL cholestérol, appelé également «mauvais cholestérol», est «insuffisant», surtout chez les patients à haut et très haut risque (les malades présentant des antécédents cardiovasculaires, ndlr). Les résultats de cette étude ont été présentés, hier à Alger, lors d'une conférence de presse en marge du congrès de la Société algérienne de cardiologie (SAC).Trois professeurs se sont relayé pour en donner les conclusions et les recommandations. Il s'agit des Dr Nibouche (Hussein Dey), Bouhouita, président de la SAC et Brouri de l'EPH d'El Biar. Cette étude observationnelle, déjà lancée en Europe et au Moyen-Orient, l'Algérie étant le seul pays du Maghreb à y avoir participé, a porté sur un échantillon de 1 200 malades «choisis» à haut et très haut risque de développer un accident cardiovasculaire (AVC) dominé par la maladie coronarienne (47%).L'une des principales conclusions de cette étude, réalisée entre 2010 et 2011, et à laquelle des médecins ont également participé, est qu'il y a un véritable effort à fournir pour sensibiliser et informer le patient sur son niveau de cholestérol et sur les conséquences cardiovasculaires. Par conséquent, le dialogue médecin-patient doit impérativement être amélioré, sinon renforcé. Un questionnaire soumis aux malades démontre que seulement 56% d'entre eux ont déjà entendu parler du HDL cholestérol, appelé «bon cholestérol» et 62% du «mauvais cholestérol». L'étude révèle aussi que 40% des médecins ne fixent pas d'objectif de cholestérol à atteindre à leurs patients. En l'occurrence, 0,70 grammes par litre chez les personnes ayant déjà présenté des antécédents cardiovasculaires.Dans le registre des recommandations, les auteurs de l'étude appellent à mieux sensibiliser et informer le patient au sujet de la dyslipidémie (une concentration anormalement élevée de lipoprotéines ou de lipides dans le sang). Il est aussi recommandé d'améliorer la communication médecin-patient qui fait cruellement défaut et, enfin, développer un consensus national pour une prise en charge efficiente des maladies cardiovasculaires. A ce propos, les autorités en charge de la santé doivent agir à la lumière des résultats de cette étude, selon les spécialistes.Par ailleurs, les conférenciers ont indiqué que l'Algérie compte 1,7 million d'hypertendus, selon les dernières statistiques de 2006, un chiffre appelé à augmenter pour atteindre 2,3 millions à l'horizon 2015. En ce qui concerne l'hypertension artérielle, on compte aujourd'hui quelque 6 millions d'hypertendus (sujets âgés de 18 ans et plus). Véritable problème de santé publique, l'obésité touche 20% de la population algérienne. Pour venir à bout de ces maladiesfatidiques, les spécialistes préconisent de lutter efficacement contre les facteurs de risque (tabac, alcool, sédentarité, etc.).