Les biosimilaires, voilà un sujet qui fait parler de lui depuis quelque temps déjà. On dit d'ailleurs que les biosimilaires représentent le marché de l'avenir dans le domaine pharmaceutique. Issus des biotechnologies, ces médicaments sont des versions similaires au biomédicament de référence, aussi bien en termes de qualité, d'efficacité que de sécurité, et présentent de nombreux bénéfices, notamment en matière de coût. L'Algérie s'intéresse d'ailleurs de près à la fabrication de biosimilaires. C'est en tout cas ce qu'ont laissé entendre les responsables du secteur de la santé, dont le secrétaire général du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdallah Bouchenak. Il intervenait, hier, à l'occasion d'une journée d'information sur les biosimilaires organisée par Roche Algérie, à l'hôtel Hilton. Une rencontre à laquelle ont pris part de nombreux intervenants, dont des experts algériens et étrangers, des opérateurs privés et publics, les responsables de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP), mais aussi des associations de malades, à l'exemple de l'association El Amel-CPMC et de SOS Algérie Hépatites Algérie (ANHC). «Nous nous préparons à fabriquer à l'avenir des biosimilaires», a indiqué le secrétaire général du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, rappelant l'installation, il y a quelques mois, à Alger, du Haut comité algéro-américain de pilotage et de suivi d'un projet de partenariat dans le domaine de la biotechnologie. Le projet consiste à créer en Algérie, d'ici à 2020, un pôle d'excellence régional dans le domaine de la biotechnologie qui rayonnerait sur l'Afrique et le Moyen- Orient, à l'image des autres pôles régionaux que sont ceux de Singapour et d'Irlande. «C'est le début d'un long processus», a estimé notre interlocuteur, ajoutant que les biosimilaires présentent «un certain nombre d'atouts et permettraient de réduire notamment les coûts annuels de santé». «L'Algérie veut se lancer dans quelques années dans la fabrication de ce type de médicaments pour ne plus dépendre de l'étranger. Nous ne voulons pas faire de copier-coller, d'où l'importance de mettre en place, au préalable, une réglementation spécifique», a indiqué de son côté le professeur Abed. «Nous allons prendre le temps avant de nous lancer dans ce genre de projet et bien étudier la question», poursuit-il. Un biosimilaire est la copie d'un biomédicament de référence. A l'instar du générique, copie du médicament chimique, le biosimilaire ne peut être commercialisé avant que le brevet du médicament qui l'inspire ne soit tombé dans le domaine public. Il doit, bien sûr, présenter les mêmes propriétés, notamment thérapeutiques. Il est à noter que du fait de leur mode de production, ces copies de biomédicaments ne sont pas considérées comme des génériques, et doivent faire l'objet d'une réglementation particulière. Intervenant à propos des biosimilaires, le professeur français, Sylvie Hansel, de la Faculté de Pharmacie, CHU de Montpellier, a souligné que «ces médicaments sont fabriqués à partir d'une matière première vivante». Ils sont produits non par synthèse chimique, mais par des organismes vivants. Ce processus nécessite un effort important en termes de développement et de production. Le professeur Hansel a, d'autre part, précisé que ces médicaments sont «entre 20 à 30% moins chers que leur médicament de référence». «Actuellement, seule l'Europe a mis en place une réglementation spécifique à ce type de médicaments», a-t-elle ajouté. Selon elle, «le marché des biosimilaires n'est pas encore très développé dans le monde». «Mais à partir de 2015, ça sera le boom avec, notamment, la fabrication de biosimialires d'anticorps monoclonaux, puisque ces derniers vont tomber dans le domaine public en 2014», poursuit-elle. Ainsi, dans les années à venir, plusieurs facteurs vont accélérer le développement des biosimilaires, à commencer par les pertes de brevets des médicaments issus des biotechnologies, actuellement en pleine expansion pour traiter les pathologies lourdes, notamment le cancer. A. B.
La PCH ouvre des lignes de crédit pour une centaine de médicaments en rupture La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) a ouvert des lignes de crédit pour plus de 140 produits pharmaceutiques en rupture pour des couvertures de plus de six mois. C'est ce qu'a indiqué, hier, le docteur Chérif Delih, directeur général de la PCH, en marge d'une journée d'information sur les biosimilaires. Il a rappelé que la PCH a bénéficié dernièrement, dans le cadre des mesures prises par le Premier ministre pour endiguer la pénurie de médicaments, de 30 milliards de dinars sous forme de lignes de crédit bonifiés, débloqués pour, entre autres, assurer la disponibilité de produits pharmaceutiques hospitaliers.