Synthèse de Ghada Hamrouche Le règlement du conflit arabo-israélien au proche- orient est plus qu'indispensable dans la conjoncture actuelle. C'est du moins ce qu'a affirmé le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Ban Ki-Moon explique cette «soudaine urgence» par les bouleversements que connaît toute la région. Il soulignera dans ce sillage l'existence de réelles institutions dont dispose l'Autorité palestinienne pour assumer pleinement la responsabilité d'un état. La création d'un Etat palestinien, vivant aux côtés d'Israël dans la paix et la sécurité, «n'a que trop tardé», a déclaré Ban Ki-moon, rappelant qu'il y a 64 ans jour pour jour, l'Assemblée générale adoptait la résolution 181 prévoyant la partition du territoire sous mandat en deux Etats. Soulignant que la nécessité de résoudre ce conflit se faisait plus pressante, compte tenu des bouleversements historiques que connaît toute la région, il a exhorté les dirigeants israéliens et palestiniens à «faire preuve de courage et de détermination dans la recherche d'un accord prévoyant une solution à deux Etats». Une solution qui, selon lui, mettra fin à l'occupation des territoires annexés depuis 1967. «Cette solution doit mettre un terme à l'occupation qui a débuté en 1967, et répondre à des soucis de sécurité légitimes». Evoquant l'épineux problème de la capitale que les deux parties réclament, il dira «des négociations doivent être menées afin que des dispositions concernant les sites religieux, acceptables pour tous, soient prises». Quant à l'autre grand obstacle des négociations, à savoir le problème des réfugiés, il dira «une solution juste et concertée doit être trouvée pour les millions de réfugiés palestiniens éparpillés dans la région». Pour lui, si la réalisation de cet objectif pose de nombreux problèmes, «un résultat important, en vérité historique, a été obtenu par l'Autorité palestinienne au cours de l'année écoulée». Il rappellera que «l'Autorité palestinienne dispose à présent des institutions nécessaires pour assumer les responsabilités d'un Etat, si un Etat palestinien venait à être créé» comme divers membres de la communauté internationale l'ont affirmé lors de la Réunion du Comité de liaison ad hoc (AHLC) en septembre dernier. A cet égard, la suspension actuelle, par Israël, des transferts de recettes douanières et fiscales dues à l'Autorité palestinienne (suite à son adhésion à l'Unesco) «risque de compromettre ces acquis», a-t-il averti, ajoutant que «ces recettes doivent être transférées sans tarder. Je suis profondément préoccupé par l'absence de négociations israélo-palestiniennes, alors que la confiance entre les parties continue de se dissiper. Leur collaboration avec le Quartette pour le Moyen-Orient offre une lueur d'espoir. J'invite les deux parties à présenter des propositions sérieuses sur les frontières et la sécurité et à en discuter directement entre elles, avec le soutien actif du Quartette, dans le cadre d'une volonté commune de parvenir à un accord d'ici la fin de 2012», a-t-il soutenu. Appelant à mettre un terme aux provocations et à créer un cadre favorable à des négociations constructives, le chef de l'ONU a considéré que la récente intensification par Israël de ses activités d'implantation de colonies de peuplement à El Qods-Est et en Cisjordanie constitue un «obstacle majeur». «Les activités d'implantation sont contraires au droit international et à la Feuille de route et doivent cesser», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, il a fait valoir qu'il prenait acte de l'action soutenue que mène le président Mahmoud Abbas en vue de la constitution d'un gouvernement de transition, qui préparera la tenue d'élections présidentielles et législatives en mai 2012. «L'unité des Palestiniens autour d'une solution négociée prévoyant deux Etats est essentielle à la création d'un Etat palestinien à Ghaza et en Cisjordanie». Abordant la demande d'adhésion à l'ONU présentée par l'autorité palestinienne en septembre dernier, le secrétaire général de l'ONU a affirmé que «la décision, en la matière, appartient aux Etats membres». Selon lui, «quel que soit l'avis qui prévaudra, nous ne devrions pas perdre de vue l'objectif ultime, qui consiste à parvenir à un accord de paix négocié sur toutes les questions relatives au statut final, notamment celles concernant les frontières, la sécurité, El Qods et les réfugiés».