Photo :Riad De notre correspondant à Tizi-Ouzou Lakhdar Siad Lundi dernier, des centaines de retraités (cinq mille, selon les organisateurs, 2 000 environ selon la police), venus de plusieurs localités de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont battu le pavé au chef-lieu de wilaya, du siège de l'Union de wilaya de l'UGTA en direction de la wilaya via le centre-ville, pour demander une vie et une fin de vie digne, à la mesure des efforts et de la sueur de leur jeunesse passée au dur labeur,à travers l'augmentation de leurs pensions, sa revalorisation en tenant compte de la cherté de la vie et du pouvoir d'achat des couches sociales moyennes et pauvres en Algérie. Ils ont qualifié la mensualité de leur retraite actuelle de misérable, d'insignifiante et de honteuse. Ils n'ont pas manqué de descendre en flammes les interlocuteurs du gouvernement lors de la dernière tripartite sociale dont les résultats sont rejetés en bloc par les manifestants, et ce, même si les organisateurs de la protesta des retraités de Tizi-Ouzou sont pour la plupart affiliés à la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR). Constitués en plusieurs carrés, les manifestants «du troisième âge» ont brandi des banderoles revendiquant leurs droits : «Nous ne demandons pas l'aumône», «Non à la tripartite», «Non à la hogra (mépris)», «Respect et dignité pour les retraités», «Retraités dans la misère», «Y'en a marre de l'injustice», «Non à la précarité»…A cette occasion, les marcheurs, dans leur plateforme de revendications, exigent l'alignement des pensions de retraite à 100% sur le salaire national minimum garanti (SNMG), au lieu des 75% actuels, la révision de certains articles de la loi 83-12 relative à la retraite, l'exonération de l'IRG pour les pensions de retraite inférieures à 40 000 DA, l'application d'un taux «modique» au-delà de ce montant, l'augmentation de la majoration pour conjoint à charge, en «rétablissant l'article 15 original de la loi 83-12», et l'actualisation des pensions de retraite antérieures au mois d'août de l'année 2005, tel que stipulé dans l'article 43 de la même loi. A la fin de leur action, peut-être unique en son genre dans la région, les retraités protestataires ont adressé une missive au gouvernement résumant leur situation très peu enviable que le wali devait remettre. Cette lettre a été lue aux protestataires à la fin de la marche devant le siège de la wilaya. L'Union de wilaya de Tizi-Ouzou de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui réfute la position de «la solidarité gouvernementale comme s'il s'agissait de leur faire l'aumône», a, dans une déclaration transmise à la presse, affirmé que «les revendications qui ont été présentées lors de la dernière tripartite n'ont pas été débattues. Au lieu de prendre des mesures concrètes répondant à toutes nos attentes, nous avons eu droit à la désignation d'une commission chargée d'étudier les moyens de financement». D'autre part, le Front des forces socialistes (FFS) a apporté son soutien aux marcheurs dans une déclaration rendu publique. «Gavée de promesses jamais tenues, cette frange de la société algérienne, écartée des préoccupations salariales, continue de vivre dans la précarité, le mépris et la désillusion», lit-on dans la déclaration du parti de Hocine Aït Ahmed, dont la structure locale appelle le gouvernement à «mettre fin aux disparités en matière de salaires, de pensions et d'allocations de retraite» et «condamne fermement ce déni de droit élémentaire et exhorte l'ensemble des travailleurs et des retraités de rester solidaires et vigilants».Par ailleurs, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a fait l'objet d'attaques verbales, slogans hostiles et de critiques de la part des manifestants qui demandent son départ de la tête du syndicat et souhaitent de voir le président de la République intervenir en leur faveur. A Béjaïa, c'est un autre syndicat, autonome, qui a initié une marche. Ce qui voudrait dire que si ça ne dépendait que des travailleurs et de ces catégories sociales démunies qui se battent tous les jours de l'année, Abdelmadjid Sidi Saïd ne serait pas à la tête de l'UGTA. Alors qui a élu et/ou maintenu le boss de l'UGTA ?