«La société civile et l'évolution politique dans le Maghreb» est la thématique choisie par le groupe de recherche sur le rôle de la société civile dans l'affermissement du cheminement démocratique en Algérie, activant au sein du Laboratoire d'études et recherches en relation internationale de l'Université d'Alger pour une conférence de deux jours (les 7 et 8 décembre) organisée à l'hôtel Mouflon d'Or, à Alger. Un cycle de réflexion qui sied à la double conjoncture politique internationale (les évènements dans le monde arabe particulièrement) et nationale (les réformes politiques engagées). Durant deux jours, les universitaires venus de plusieurs régions du pays s'attellent à réfléchir sur le sens, prérogatives et projections de la société civile, et son rôle dans le processus démocratique. Pour le Dr El Ayeb Chebila, l'Etat doit faire du citoyen le facteur essentiel de la gestion des affaires publiques. «Il faut faire mieux d'Etat avec moins d'Etat», prône-t-elle, dans ce sens où le gouvernant se doit de créer l'environnement adéquat pour l'exercice d'un contre-pouvoir (société civile) de manière continue et organisée. «L'Etat est tenu de se diriger vers une multiplication des pouvoirs (en faveur des acteurs sociaux) et leur reconnaissance dans la gestion des affaires publiques», poursuit-elle dans son allocution sur «le rôle de la société civile dans l'efficience de la gestion des affaires publiques». La société civile (ce contre-pouvoir parallèle à la société politique) est, lui, tenu de s'astreindre à l'exercice d'un contre-pouvoir continu et organisé. Pour cela, la participation du citoyen à la gouvernance de la vie en société (le marché et l'Etat) doit répondre à des impératifs allant vers la «professionnalisation de la citoyenneté». Expression, écoute et participation sont les trois qualités indispensables pour l'émergence d'un contrepoids du pouvoir imposant sa participation dans la gouvernance. Une participation qui se muera dans une étape salvatrice en collaboration, en matière de gestion des affaires publiques. Dans son intervention académique et enrichissante intitulée «Le rôle du facteur économique dans la construction d'une société civile», le Dr Ben Abdelaziz Moustapha, avec force référence, rappellera que la notion société civile est étroitement liée à celles (notions) de lutte, de confrontation et de révolution. Par Rousseau, Hegel et d'autres théoriciens de la société civile, il reviendra sur l'histoire des révolutions des détenteurs du pouvoir économique contre ceux du pouvoir politique (Angleterre XVIIe, France XVIIIe,…). «La société civile doit garder son indépendance du pouvoir politique, malgré les pressions qui s'exercent sur elle. Car son rôle est de consolider le système démocratique ou assurer la transition vers ce mode de gouvernance», explique-t-il, sans omettre de relever le nouvel aspect planétaire de cette société civile mondiale qui s'est dévoilé avec l'émergence du mouvement des indignés du système libéral. D'autres sujets, tels que le rôle et fonction de la société civile dans le Maghreb et en Algérie, seront discutés, aujourd'hui, lors de la conférence. S. A.