Photo : Sahel Par Salah Benreguia Pour les députés de l'APN, il est impératif, dans le contexte financier actuel, de prendre en ligne de compte dans la loi de finances 2009 l'éventuelle baisse du prix du pétrole et les conséquences de la crise financière mondiale sur l'économie nationale. Jeudi dernier, au troisième jour des débats, les membres de la Chambre basse ont, en effet, mis en exergue cette problématique et ce, en interpellant les membres de l'Exécutif présents à l'APN, à leur tête Karim Djoudi. Lors de la séance plénière consacrée à l'examen du projet de cette loi de finances, les représentants du peuple ont simplement exigé des informations détaillées concernant l'impact de cette crise sur l'économie algérienne. «Nous exigeons du gouvernement qu'il nous fournisse des informations sur les conséquences de la crise financière mondiale sur l'économie nationale», ont-ils insisté. En d'autres termes, les députés exigent un «dispositif» capable de protéger l'économie nationale des effets néfastes de la crise financière que connaît le monde actuel. Les autres préoccupations mises en valeur par ces derniers ont trait aux secteurs de l'agriculture et de l'industrie nationales. Le «souci» de ces élus concerne exactement la nécessité de poursuivre la politique de soutien du secteur de l'agriculture, notamment du prix des semences et des logements ruraux. «Des agriculteurs, qui déploient des efforts et engagent des budgets énormes dans la mise en valeur des terres agricoles, n'ont même pas bénéficié de logements ruraux ni d'une alimentation en électricité», ont-ils déploré, avant de demander l'élaboration des statistiques sur les pertes enregistrées, en 2007 et en 2008, par la filière de la datte. Toujours dans le secteur agricole, les députés ont insisté sur la nécessité de réviser le système fiscal relatif aux viandes blanches et la réduction des taxes sur la valeur ajoutée (TVA) dans ce secteur. Ils ont, par ailleurs, appelé à la généralisation des cultures stratégiques, tels le blé, les olives et les fruits et légumes, pour réaliser une sécurité alimentaire nationale, soulignant l'impératif de soutenir les prix des semences agricoles. Concernant la poursuite de la relance de l'industrie nationale, les intervenants ont relevé l'apport très faible de ce secteur dans l'économie nationale, soit seulement 5% du produit intérieur brut (PIB), alors qu'il est de 15% dans les pays voisins. «Les montants des factures des produits industriels importés, à l'instar des huiles industrielles, restent trop élevés, bien que ces dernières soient fabriquées à partir de matières premières que l'Algérie exporte», ont-ils souligné. L'autre sujet abordé est la gestion des dépenses publiques. Les représentants du peuple ont appelé à la rationalisation de ces dépenses, mais ont surtout plaidé pour la lutte contre la dilapidation des deniers publics. Il faut accélérer, ont-ils laissé entendre, la présentation de la loi-cadre leur permettant de contrôler les dépenses publiques. Par ailleurs, certains élus ont axé leurs interventions sur l'importance de créer une forte économie nationale, basée sur la production hors hydrocarbures, avant d'appeler les banques à s'impliquer davantage dans la relance de l'économie nationale et à se conformer aux normes mondiales en la matière.